Contrairement à ce que cette première chronique sur votre webzine favori peut suggérer, cet album n’est pas la première pierre d’un groupe d’amis d’enfance. Non, bien au contraire, et bien qu’étant effectivement fondé au lycée, August Burns Red naquit en 2003 et "Phantom Anthem" n’est ni plus ni moins que le huitième album du combo, preuve en est que le quintet originaire de Pennsylvanie n’est pas constitué d’enfants de chœur. Quoique…
En effet, bien que se revendiquant chrétiens et à ce titre trustant le haut du classement des charts chrétiens US, August Burns Red œuvre dans un registre metalcore mélodique particulièrement efficace, comme en témoigne l’entame surpuissante composée du triptyque ‘King of Sorrow’, ‘Hero of the Half Truth’ aux accents Soilworkiens addictifs, ou encore l’hymne metalcore qu’est ‘The Frost’. Malgré tout, c’est le tonitruant ‘Invisible Enemy’ qui lui a été préféré en étant nommé à la 60e édition des Grammy Awards dans la catégorie metal (succédant à ‘Identity’ extrait de "Found in Far Away Places" également nommé en 2015). A cet égard et comme pour mieux souligner encore le succès outre-Atlantique du combo, il est à noter que les deux précédents albums avaient intégré le top 10 du fameux Bilboard 200 américain. Rien que ça !
Et ne croyez pas qu’en ne citant que les cinq premiers titres, "Phantom Anthem" - comme bon nombre de ses semblables - ne tienne pas la cadence et faiblisse par la suite. Il n’en est rien, August Burns Red maintient le rythme, et de quelle manière ! En effet, l’une des forces du groupe est de se démarquer du lot en s’exonérant de l’écueil propre au genre - qui veut que très rapidement la monotonie s’installe - à la faveur de breaks mélodiques originaux qui aèrent et varient agréablement le propos…
N’allez pas croire pour autant que le quintet révolutionnera un genre à la mode, mais il faut avouer que les Pennsylvanniens ont parfaitement su assimiler les codes du style avec un supplément d’âme mélodique qui lui confère ce statut particulier et explique que le combo a su tirer son épingle d’un jeu ultra-populaire où les participants sont légion.
Bref, vous l’aurez compris, nous sommes ici en présence d’une vraie institution metalcore outre-Atlantique qui une fois n’est pas coutume nous aura totalement échappé jusqu’ici. Et la découverte des onze hymnes metalcore qui n'ont rien de fantomatique nous laisse penser que ce n‘est vraisemblablement pas avec cette nouvelle livraison que la popularité de August Burns Red se démentira.