Oliver Wakeman l’a clairement revendiqué : “Mother’s Ruin” est un album écrit pour un groupe (donc prévu pour la scène) et placé “à la frontière entre le progressif et le métal”. Il quitte donc le prog plus symphonique qu’il avait développé avec Clive Nolan pour se lancer dans une voie qui ne lui semble pas habituelle avec son premier effort, "Mother's Ruin".
Ça commence plutôt bien avec 'Don’t Come Running', court morceau pêchu où les différents instruments s’équilibrent comme il faut. La piste suivante ('The Agent') est composée comme un vrai morceau prog, plus de huit minutes, temps suffisant pour placer des développements intéressants. Et là, on entend apparaître la star de l’album, j’ai nommé : la grosse guitare qui surligne le rythme. Comme le morceau est plutôt bien composé, ça passe, mais un peu en force ...
Suit 'In the Movies', slow sans grand intérêt et assez caricatural de par l’opposition entre la mélodie sirupeuse (piano + nappes de synthé) et la guitare éléphantesque. 'Walk Away' est un ratage complet, comme 'Calling For You' : deux titres typés rock assez metal (sous-entendez : guitare légère comme un mammouth), avec une “mélodie” très plate, donc rien de prog là-dedans (et quelques grands moments de solitude pour le chanteur !).
Le morceau-titre de l’album est alourdi par les rythmiques exagérées à la guitare, pour rester dans le ton de l’album, mais carrément placées hors-sujet, cette fois.
'If you’re Leaving' calme le jeu avec son joli ton de ballade (un peu mièvre, mais ça repose), puis se présente 'I Don’t Believe in Angels', calme début piano, break sur solo de synthé (où à l’occasion, on remarque que le timbre utilisé est curieusement assez stéréotypé tout au long de l’album) : pas mal, mais assez prévisible.
Avec la dernière piste ('Wall of Water'), Oliver retrouve la classique composition prog, sans rythmique appuyée, et c’est beaucoup mieux ! S’il y a de gros sons de guitare, ils sont bien intégrés et passent enfin : ce morceau sauve l’album de la déroute ...
Au total, le pire côtoie le bon dans ce “Mother’s Ruin”. En son temps, Rick Wakeman (le père, donc) avait déjà testé (et raté) pas mal d’amalgames, plus dans le style “orchestre contre synthétiseur”. Comme quoi...