The Radio Sun mérite assurément une médaille. En effet, il est fort probable qu’il soit le seul combo pouvant se vanter d’avoir sorti quatre albums durant ses quatre premières années d’existence. Le dernier élément du quarté porte le nom d’"Unstoppable", on veut bien les croire sur parole ces sacrés Australiens ! Peu habituée à révéler des talents dans le milieu du hard rock mélodique, l’île aux marsupiaux bondissants peut donc désormais s’enorgueillir, avec White Widdow, d’un second représentant désormais installé au cœur de cette sphère musicale et remercier ces quasi-inconnus de leur originalité insulaire quant au choix du style abordé et de leur persévérance productive.
La notoriété des membres n’est pas de mise, et c’est peu de le dire. Le vocaliste du combo, Jase Old, son bassiste Anthony Wong et Gilbert Annese son batteur, sauf leur respect, n’ont pas de réel pedigree. Quant à l’homme aux claviers, Andy Shanahan il est issu de Roxus, un sombre groupe d’AOR ayant sorti deux albums entre 1989 et 1991. Seul finalement Stevie Jenevski, le guitariste de Black Majesty, peut brandir sa petite carte de visite. Nous sommes donc à des années lumières du all-stars band.
Le mixage été confié à Paul Laine, l’ex-vocaliste de Danger Danger entre 1995 et 2005. Quant à la voix de Jase Old, elle ressemble à celle de Ted Poley, actuel frontman de… Danger Danger. Si on vous dit que The Radio Sun nous fait songer à Danger Danger, nous pouvons supposer que vous ne serez pas surpris. A Danger Danger, certes, mais pas que. Peuvent être en effet croisés d’un titre à l’autre White Lion, Rick Springfield, Firehouse et le British Lion de Steve Harris. Voilà, vous pouvez désormais assez aisément situer la tendance musicale ici développée.
Nous naviguons donc bien là en plein hard rock mélodique old school. La part belle est faite aux mélodies d’impact aisé, radio friendly ou easy listening comme on dit de nos jours. Le premier titre 'Heaven On Earth' est ainsi le prototype même du morceau addictif, du rythme, une mélodie aux petits oignons et le tour est joué. 'Tonight’s The Night' entre dans la même catégorie, on se croirait ici en présence de mélopées extraites d’un Rocky ou d’un Top Gun. Quant à 'Unstoppable' (le morceau-titre) et - encore plus particulièrement - 'Whenever You Want', ils mériteraient sans aucun doute une place attitrée dans le petit manuel du parfait hard rocker mélodique. Les titres 'Set The Night On Fire' et 'Surrender Your Heart' sont similairement conceptualisés, bien qu’ils soient un brin moins galvanisant.
Il peut également être noté, au rayon des comparaisons que Bon Jovi/Richard Marx viennent nous rendre une petite visite sur le charmant 'Dreams Should Last Forever', qu’il en est de même de Bryan Adams sur 'Only You' et que par ailleurs la ballade obligatoire 'You’re Everything To Me' remplit son office, tout comme le mid-tempo un chouia grandiloquent, voire progressif, 'Why Must I'.
Voilà donc bien là un opus de hard mélodique qui remplit son contrat. C’est propre, carré, fluide et entraînant, même si le fil à couper l’eau tiède n’a pas ici été inventé. On reste en effet calé dans les codes du genre et il n’y a pas un poil qui dépasse. Rien d’innovant, mais du hard mélo (tout de même) bien vivant.