Le revival thrash des années 2000, aussi sympathique soit-il, ne laissera pas une trace indélébile dans l'histoire de ce mouvement musical. Pour autant, il faut saluer ceux qui, comme les Suédois de Dr. Living Dead !, continuent dans cette voie une fois retombé l'enthousiasme initial que l'on a tous plus ou moins ressenti en voyant débarquer les Municipal Waste et autres joyeux drilles du même genre.
Les bandanas boys aux masques de mort ont beau être suédois, leur musique, elle, lorgne très clairement du côté de la bannière étoilée. La médecine du Docteur Living Dead repose en effet sur une mixture assez évidente à identifier, à base de Slayer, de Suicidal Tendencies et d'Anthrax. Pas terrible contre les douleurs aux cervicales mais radicale contre les varices.
Ce quatrième album de Dr. Living Dead ! démarre très fort avec deux petits brûlots ('Coffin Crusher', 'Can't Kill The Dead') qui n'auraient pas fait tache, sans exagération aucune, sur les meilleurs Suicidal (la similarité parfois excessive du chant clair et mélodique de Dr. Mania avec celui de Mike Muir y étant pour beaucoup). Après une petite baisse de tension, l'intro à la Slayer/Entombed de 'Cosmic Conqueror' nous réveille avec une bonne tarte dans la figure, à déguster avec de grosses mosh-part made in old Anthrax (le toute façon tartare). La palme de l'O.M.N.I (Objet Musical Non Identifié) reviendra peut-être cette année à l'instrumental bluesy tout en délicatesse 'Into The Eye' (encore plus anachronique que ce que pouvait être 'Salvation' sur "Crush The Sublime Gods"). Plus qu'une respiration, on peut parier que plus d'une personne ira vérifier que son player ne s'est pas subitement mis en random mais chassez le naturel, il revient au galop nous piétiner les oreilles à coup de riffs marteau-piqueur et d'intro à la Slayer ('Cyber Crime'). Avec de pareils médecins, il vaut mieux éviter d'être malade !
L'exécution est parfaite, tous les codes du genre sont respectés. Certes, l'originalité n'est pas le point fort du groupe mais, et heureusement pour eux, ce n'est pas non plus la préoccupation première des amateurs de thrash à tendance crossover (c'est-à-dire encore plus porté sur le punk, voire le hardcore que le thrash classique). Les médecins fous suédois ne réinventent pas la roue mais arrivent à la faire tourner dans le bon sens, ce qui est déjà pas mal pour des morts-vivants.