Pour
un disque conçu dans l’urgence - une clause minuscule dans son contrat
de travail avec Chrysalis passée inaperçue aux yeux du groupe - "Crimes
Of Passion", le second album de Pat Benatar a frappé fort. Pensez donc,
huit millions de copies vendues, un Grammy Awards pour la petite brune,
un clip qui a été le second diffusé par MTV (le 'Video Kill The Radio Star'
des Buggles fut le premier), un titre sur la BO d’Officier et
Gentleman…n’en jetons plus, la cour est pleine.
Malgré
les tracasseries conjugales du moment - divorce et liaison critiquée
avec son guitariste - et une chamaillerie autour d’une photo coquinement
retouchée de la pochette par le label pour la promo, la dame a dû être
satisfaite à l’époque de la tournure que prirent ces évènements et de
son second bébé qui poussa les feux encore plus loin que le premier en
termes de notoriété.
Il
faut dire que les petits plats sont mis dans les grands ici. Les hits pleuvent
comme à Gravelotte et restent encore dans les mémoires aujourd’hui.
Entre un 'Treat Me Right' des plus solides qui connut une vie
cinématographique dans la BO du film précité avec Richard Gere, et le
musclé 'You Better Run' qui constitua un des deux premiers pas de la
célèbre chaîne de clips musicaux MTV, l’auditeur était déjà bien servi.
Mais
la bougresse ne s’arrête pas là dans son application à cartonner dans
la fabrication de tubes puisque c’est de ce "Crimes Of Passion" que sont
tirés l’hymne qu’est devenu 'Hell Is For Children' et le fameux hit 'Hit Me
With Your Best Shot' qui fit couler beaucoup d’encre du fait de son titre
pouvant largement prêter à confusion. Mais la belle ne se contente pas
de ces quatre bombes. En effet, elle reprend 'Wuthering Heights', un des
trois plus énormes succès de Kate Bush et lui redonne, en le dynamisant,
une seconde jeunesse. Respect.
A
côté de ces morceaux hauts en couleurs, leurs compagnons de voyage font
pâle figure, mais ça ne change pas la donne, "Crimes Of Passion" est un
disque indispensable pour les amateurs de rock 80’s musclé carrément
mélodique. Pat Benatar n’a donc pas déçu là où beaucoup l’attendaient au
tournant après son premier opus que les feux de la rampe éclairèrent.