Alors qu'il nous livrait son analyse de l'album "United States Of Rock'n'Roll" des Sétois de HighWay en 2012, notre vénérable ex-confrère MetalNature notait deux points faibles particuliers : les limites du chant et un manque de finitions au niveau des compositions. Autant dire qu'à l'annonce de l'arrivée d'un successeur sobrement intitulé "IV", ces composantes allaient être scrutées afin de vérifier que le quatuor avait bien mis à profit les cinq années séparant ses deux livraisons discographiques pour gommer les faiblesses relevées.
Alors qu'il a décroché la première partie de la tournée de Michael Schenker en Espagne et qu'il a retenu l'attention de Jeff Scott Soto pour partager le chant sur un titre (l'efficace 'Wake Up' aux éléments funky), le groupe héraultais semble s'être donné les moyens de passer en division supérieure. C'est ce que confirme un début d'opus tonitruant à l'énergie communicative. 'Brotherhood' ouvre les hostilités avec ses chœurs virils et son refrain fédérateur et accrocheur. Sans fioriture, le quatuor balance un hard velu et énergique qui n'est pas sans rappeler Koritni. Les frères Chambert assurent, Ben en proposant de nombreux soli de qualité ('Wake Up', 'Psycho-Lover) et Romain en impulsant une belle dynamique ('Pole Dancing Song'), alors que la basse de Sam Marshal n'hésite pas à se mettre en avant à l'occasion ('Knock It Off'). Il est d'ailleurs à noter que le groupe possède désormais un groove souvent contagieux ('Boogie Wave').
Le problème de la finition des compositions ne semble donc n'être plus qu'un mauvais souvenir, d'autant que HighWay sait également se montrer ambitieux avec quelques titres dont la durée s'étend au-delà des 6 minutes. Avec ses variations d'ambiances et sa montée en puissance, 'Concession Time' maintient une belle intensité qui le rend presque épique. Quant à 'Danger Zone', il se révèle être un véritable ouragan balançant une puissance imparable et une énergie accrocheuse. Avec son accalmie centrale faisant office d'œil du cyclone, ce titre s'impose comme le sommet de cet opus. Enfin, 'Separate Ways' vient clôturer l'ensemble dans une ambiance rappelant 'Brotherhood' par son approche fédératrice mais sous la forme d'un boogie mid-tempo, remplissant ainsi parfaitement son rôle de conclusion.
Seul véritable point faible, et malgré des progrès notables, le chant de Benjamin Folch reste handicapé par un accent encore trop prégnant. Même si le vocaliste abuse parfois de quelques cris inutiles ('Pole Dancing Song', 'Boogie Wave') sans être rédhibitoires, c'est vraiment sa prononciation qui pose problème sur quelques titres en altérant la crédibilité de ces derniers ('Say Your Prayers'). C'est particulièrement le cas d'un 'Chemical Trip' acoustique qui aurait pu (dû ?) se révéler très intéressant par son approche théâtrale et déjantée. Malgré ce handicap, "IV" s'impose cependant comme une étape importante dans la progression de HighWay qui pourra sans aucun doute envisager de monter encore plus haut en résolvant ce dernier problème.