L'arrivée de ce Synchestra chez MW fut synonyme de fébrilité et d'impatience. Après un « Accelerated Evolution » sans défaut, le doux- dingue Devin Townsend allait-il réussir un doublé ? Les multiples écoutes ont rendu leur verdict… C’est une relative déception.
Pourtant le début de l'album ne présageait que du bon : une intro toute en douceur à la guitare suivie d'un instrumental explosif à réveiller les morts et enfin un premier vrai morceau dans la lignée de ce qu'a déjà pu faire le bonhomme.
Malheureusement, le retour sur terre s'opère assez rapidement à partir de la piste 4 « babysong » aux mélodies semblant tout droit sorties d'un album de Stone & Charden. Certes le son « Townsendien » y est mais le résultat s'avère quand même navrant. L'interlude « rigolote » faisant place de titre suivant n’est pas des plus utiles.
Si le reste de l'album est loin d’être mauvais, il n'arrive cependant pas à décoller. En rallongeant la durée de la plupart de ces compositions sans pour autant ajouter de nouvelles choses, Devin n'aura fait que les rendre répétitives voire barbantes (piste 13). Pour couronner le tout, le chant, que j'affectionne au plus haut point, s'efface au 2/3 de l'album pour faire place à des hurlements.
Le ton assez négatif de cette chronique ne doit pourtant pas retirer toute chance à Synchestra d’attirer une foule de chevelus en mal de sensations. Car même s’il apparaît moins accrocheur « qu’Accelerated Evolution » il lui reste de nombreux atouts : les guitares caractéristiques délivrant une amplitude et une puissance rares, les aptitudes vocales de Devin ou encore les parties agressives assourdissantes.
Synchestra peut donc s'avèrer un bon premier album pour découvrir l’univers musical bien personnel du sieur Townsend. Ceux qui connaissaient déjà son travail ne retrouveront peut-être pas les sensations que sa précédente œuvre pouvait offrir.