Il en résulte un rock basique, énergique et direct, une sorte de version un peu rugueuse de The Pretenders ou un peu plus pop des Ramones. Une musique qui donne le sentiment que le groupe n’a pas dû consacrer beaucoup de temps à conceptualiser et définir l’orientation artistique de ce disque. Non que le résultat soit décevant ou brouillon, loin s’en faut. Mais nous sommes ici très proches de la philosophie des Ramones : c’est bien plus la passion, l’énergie et la spontanéité qui mènent la danse, que la réflexion et la technique.

Mais comme la ferveur est bien au rendez-vous, et que les musiciens ne sont pas des manchots, ce "What In The World" se révèle être un bon moment de rock ‘n roll attitude. Les compositions oscillent entre punk rock et pop rock, intégrant l’énergie et le sens de la mélodie qui caractérisent ces deux styles. Avec comme point d’orgue un 'Monkeys', qui clôt l’album de brillante manière, exécuté de main de maître par un groupe qui joue sans aucune retenue en semblant tout vouloir donner. Au titre des réussites, on peut également citer le plus groovy 'Going, Going, Gone', un hommage rendu à David Bowie et Lemmy Kilmister, ou bien le plus posé 'Extremadura', qui n'est pas sans rappeler les Lords Of The New Church.

Nous avons donc là un album réjouissant et qui, bien que totalement dénué de surprise et de prise de risque, est réalisé par des musiciens qui parviennent parfaitement à transmettre leur passion et leur fougue, malgré un âge moyen qui leur laisse tout loisir de bénéficier des avantages de la carte vermeil et qui pourrait laisser penser que les stigmates d’une adolescence rebelle sont désormais bien lointains.

Seul bémol à cette leçon de rock : l’aspect un peu trop homogène de ce recueil de compositions. Celles-ci sont en effet très proches les unes des autres, ce qui pourrait amoindrir l’appréciation favorable que ce "What In The World" serait en droit de recueillir. Le groupe aurait certainement gagné en efficacité à inclure quelques compositions se démarquant plus clairement des autres, voire une reprise, qui aurait apporté un peu de fraicheur dans ce disque un tantinet massif.