Formé en 2015, Disco-Nected, power-trio issu de la banlieue parisienne, revient avec un nouvel EP 5 titres, deux ans après "Family Affair" et son single 'Fall Away' qui avait déjà attiré l'attention des amateurs. La formation, qui pourrait faire office de porte-étendard de la France black-blanc-beurre, se veut inspirée par des groupes tels que Foo Fighters, Incubus, Biffy Clyro ou Pantera. Si l'influence de la légende texane ne saute pas immédiatement aux pavillons auditifs, elle reste cependant présente dans l'approche revendicative des textes, les riffs ne s'engageant que plus rarement sur les chemins plombés parcourus en leur temps par la paire composée par Dimebag Darrell et Rex Brown.
La première question qui se pose à l'écoute de "Vision-Division" est de se demander pourquoi se limiter à 5 titres pour 18 minutes, alors qu'avec l'apport du premier EP, il y avait ici de quoi proposer un véritable album de qualité. Car cette dernière est réellement présente et ne demande qu'à prendre toute son envergure sur une œuvre longue durée. La production est claire et transmet parfaitement l'énergie du combo. Quant aux compositions, elles se révèlent à la fois variées et cohérentes, bénéficiant la plupart du temps de refrains accrocheurs, le single 'Here To Stay' ayant tout à fait le profil d'un hit en puissance.
Chaque titre est enrichi de chœurs virils et souvent fédérateurs (le cinglant 'Unity'). Sur 'Waves And Lies', ils permettent de traduire le passage d'un désespoir solitaire vers une force collective se relevant face à l'adversité, accroissant la sensation de montée en puissance de ce titre débutant tel une ballade acoustique. Avec le puissant 'The Wolf Returns', dont le riff power-metal final vient enfin mettre en lumière l'influence de Pantera, ces deux derniers titres laissent entrevoir ce qui pourrait devenir la marque de fabrique de Disco-Nected dont le seul véritable point faible serait peut-être de ne pas encore réellement s'affranchir de l'ombre de ses influences. La liste de ces dernières pourrait d'ailleurs être étoffée du nom de Linkin Park en raison de la voix claire d'Aziz Bentot, ainsi que par l'utilisation de quelques éléments electro, certes discrets mais bien présents ('Here To Stay').
Le terreau est donc sain et de qualité pour permettre au trio d'Île de France de se faire une place au soleil du rock alternatif. Un peu plus de personnalité sera cependant nécessaire afin d'offrir un premier album qui viendrait confirmer les espoirs qui ne manqueront pas de naître à l'écoute de "Vision-Division". Le mélange de colère et de mélancolie qui semble déjà caractériser Disco-Nected mérite que ce dernier prenne un peu plus de risques en ayant totalement confiance en ses moyens.