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"Inclassable, déroutant et iconoclaste, "Solar Time’s Fables" de Fabulae Dramatis est promis au titre d’objet musical le moins identifiable de l’année."
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3/5
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La chronique de certains albums est une gageure. Pas tellement parce qu’ils sont inclassables ou ne correspondent à aucun genre déterminé. Après tout, l’histoire du rock progressif est peuplée d’albums originaux défiant les classifications. Mais plutôt parce que leur écoute laisse l’auditeur sur une corde raide, en équilibre précaire entre intérêt et agacement, attirance et appréhension, tel un parachutiste à la fois fasciné et effrayé par l’appel du vide. Ou plutôt, dans le cas de la musique de Fabulae Dramatis, par l’appel du trop-plein.
Le groupe d’Anvers ne s’en cache pas et le revendique. Son existence même est fondée sur l’idée d’une musique avant-gardiste et expérimentale fusionnant les genres et les cultures. Leur premier album "Om" paru en 2012 mêlait allègrement metal progressif, chant lyrique et world music. Leur deuxième opus "Solar Time’s Fables” poursuit cette quête d’originalité et est d’ores et déjà promis au titre d’objet musical le moins identifiable de l’année.
En effet les Belges semblent s’être lancé le défi de surprendre l’auditeur au détour de chacune des pistes. Même si le genre de prédilection du combo reste le metal, les riffs souvent basiques, parfois heavy (‘Agni’s Dynasty’), parfois doom (‘Stone’) ou death (‘Coetlicue Serpent Skirt’) sont surtout utilisés pour souligner le contraste avec le chant. Ou plutôt les chants. Car le dénominateur commun à la majorité des pistes est bien l’alternance déroutante entre un chant masculin tantôt clair presqu’emphatique, tantôt growl parfaitement maîtrisé et un chant féminin mezzo soprano qui lorgne parfois vers l’exercice de style, flirtant avec l’opérette (‘Stone’) voire la comédie musicale (‘Heresy’).
Mais la musique des Flamands n’est pas seulement, loin s’en faut, résumable à du metal progressif d’avant-garde. Et c’est d’ailleurs en s’éloignant des riffs bruts que les compositions prennent de l’ampleur et sont les plus intéressantes, révélant ainsi de vrais morceaux de bravoure. En ayant recours à des instruments originaux comme le djembé (‘Forest’), le violon (‘Nok Terracottas’), la harpe ou l’harmonium (‘Barren’), l’identité musicale du groupe prend toute sa dimension poétique et révèle tout son potentiel iconoclaste. Le magnifique tango ‘Roble Para El Corazon’ est à ce titre particulièrement réussi tant il mêle avec une étonnante subtilité les riffs de guitare avec les lignes mélodiques d’un accordéon musette et d’un violon tzigane.
Inclassable et déroutant, "Solar Time’s Fables" aurait mérité une production plus en phase avec la musique exigeante de Fabulae Dramatis, un son plus rond et plus ample, notamment celui des guitares qui manque parfois de contour. Ce sera sans doute pour la prochaine fois car l’album révèle un groupe à fort potentiel qui n’a sans doute pas fini de nous surprendre.
Plus d'information sur
http://www.fabulaedramatis.com/
LISTE DES PISTES:
01. Agni's Dynasty (Fire I) 02. Stone 03. Heresy (Steel) 04. Sati (Fire II) 05. Sirius Wind 06. Coatlicue Serpent Skirt (Earth) 07. Nok Terracottas (Mud) 08. Forest 09. Roble Para El Corazo´n (Wood) 10. Smoke For The Clouds (Ahuira´n's Water) 11. Barren (Gravel)
FORMATION:
Daniel Díaz: Guitares / Basse Hamlet: Chant / Basse Isabel Restrepo: Chant / Sitar, Harmonium Isadora Cortina: Batterie Maxime Moreira: Batterie Wesley Beernaert: Chant
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