Après son retour inespéré sous les projecteurs du XXIème siècle en 2010, OMD poursuit désormais sa déjà longue carrière à son rythme et nous revient en 2017 avec son 13ème album studio, "The Punishment of Luxury".
Lors de leur interview donnée à Music Waves au moment de la sortie de leur précédent effort, "English Electric", le duo nous affirmait que leur motivation était avant tout "la nouveauté et pas l'argent". Passées quelques sonorités de batterie électronique qui renvoient à Kraftwerk et leur "Electric Café" (nous y reviendrons), la question de la nouveauté va vite être tranchée dès les premières notes de 'The Punishment of Luxury', l'auditeur se retrouvant dans l'univers balisé du groupe, avec des claviers qui emplissent l'atmosphère et une mélodie simple, immédiate, gorgée d'ondes positives véhiculées par l'utilisation fréquente de modes majeurs.
Cette marque de fabrique typique du groupe, tout droit issue des années 80s, est portée par une production ultra-soignée et va être le fil conducteur des différentes plages, au rang desquelles se démarquent encore le dansant 'Art Eats Art', le sulfureux 'Kiss Kiss Kiss Bang Bang Bang' ou encore l'apaisant 'The View From Here'.
Mais - et c'est peut-être là que l'album va se différencier de ses prédécesseurs, et notamment de toute les productions du groupe depuis … "Dazzle Ships" - OMD introduit de nouveau dans sa musique des sonorités plus expérimentales, dans la lignée de ses premiers albums, avec une forte évocation des maîtres en la matière, à savoir Kraftwerk. Que ce soient les percussions électroniques de 'The Punishment of Luxury' et plus encore de l'excellent 'Isotype', l'utilisation d'arpèges aux claviers avec des sonorités plus que proches de celles des Allemands sur leurs productions des années 70 de la troisième plage étonnamment intitulée 'Robot Man', et même la recopie intégrale de l'accompagnement de 'Europe Endless' (sur l'album "Trans-Europe-Express") sur 'What Have We Done', le duo britannique revient aux basiques de la musique électronique qui l'a vu émerger sur la scène internationale il y a plus de 30 ans.
Alors même si certaines initiatives peuvent apparaître comme des temps morts qui risqueront d'être zappés lors d'écoutes répétées ('La Mitrailleuse' et ses sonorités du même nom, ou encore les bruissements d'oiseaux en introduction de 'Ghost Star'), l'ensemble amène une relative fraîcheur et permet à ce nouvel album de se présenter comme une véritable synthèse de la carrière du groupe.
Comme nous l'avions écrit lors d'une précédente chronique, il est fort peu probable qu'OMD revienne un jour en tête des charts avec un single, aussi percutant soit-il que ceux qui ont fait sa gloire passée. Néanmoins, il conviendrait de ne surtout pas négliger ce nouvel album qui, dans la lignée des deux précédents, nous présente un groupe sûr de son fait et de son art.