De temps à autre, du Brésil nous vient un groupe qui explose sur la scène internationale, que l'on songe par exemple à Sepultura ou à Angra, pour n'en citer que deux. Republica connaîtra-t-il la même explosion médiatique ?
Si son nom doit encore demeurer inconnu pour une majorité d'entre nous, gageons qu'il ne le restera plus longtemps. Bien décidé à s'exporter au-delà des frontières du territoire qui l'a vu naître, le groupe a en tout cas mis toutes les chances de son côté en mettant les petits plats dans les grands. Qu'il ait fait appel à Matt Wallace, qui a bossé avec des pointures de l'acabit de Faith No More, Deftones ou R.E.M., pour capturer "Brutal & Beautiful", participe ainsi de cette ambition. Sa partition au prestigieux festival Rock in Rio, également.
Musicalement, les Brésiliens possèdent en outre tous les atouts pour cartonner, artisans d'un metal puissant et grungy, raisonnablement lourd pour séduire les fumeurs de pipe à eau et suffisamment accrocheur et élégant pour toucher au cœur les amateurs de mélodies racées cependant que les filles seront forcément conquises par l'organe incandescent de Leo Beling dont le timbre à la fois romantique et granuleux agit comme un aimant redoutable, faisant brûler dans l'âtre des braises rougeoyantes. A ses côtés, ses compagnons ne sont pas en reste, tissant une partition flamboyante qui ne s'interdit pas d'être énergique. Republica a enfin pour lui cette science de la mécanique parfaitement huilée qui transforme chaque bûche en hymne imparable.
A l'intérieur d'un ensemble trapu, se serrent ainsi onze compositions robustes dont le caractère calibré ne les exonère pas d'une épaisseur certaine. Cela commence avec 'Black Wings' que propulsent des guitares goudronneuses. Déjà le chant du frontman emporte tout, souligné par cette rythmique de rouleau compresseur. En quatre minutes, les Brésiliens imposent leur signature, remuante et catchy. Le charme opère aussi avec 'Death For Life' ou 'One Left In The Chamber', plus lourds mais tout aussi nerveux, sans oublier ce 'Stand Your Ground' aux ambiances presque menaçantes. Pas de grandes envolées ni d'échappées instrumentales mais seulement un big rock simple et authentique.
De leurs côtés, 'Intimacy Of Your Soul' et 'Tears Will Shine' témoignent que le registre émotionnel leur sied tout autant, laissant Leo Beling faire preuve de tendresse cependant que le bucolique 'Everything' aux traits par moments plus appuyés nous évoque un peu le Led Zep le plus boisé. Nous pourrions continuer ainsi cette litanie, chaque titre méritant d'être cité au sein de ce corpus à la fois nuancé et homogène dont seul 'Endless Pain' laisse peut-être une impression plus tiède.
Fort de cet opus dynamique et grungy dont le contenu est capable de fédérer un large public, il est permis de considérer Republica comme une des révélations de l'année 2017.