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"A trop vouloir respecter les codes et les usages du genre, "Obscurity", malgré ses bases intéressantes, en oublie d’explorer de nouveaux horizons et de renouveler la musique d’un Dragonhammer semblant avoir atteint la fin d’un cycle."
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3/5
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En octobre 2017, Dragonhammer confirme son retour sur la scène power metal, au royaume du powerchord, de la double pédale et des violons synthétisés, avec la sortie de leur quatrième album, "Obscurity". Si ce nom ne vous dit rien, c’est probablement parce que le quintet transalpin n’a jamais vraiment réussi à s’imposer dans son domaine, malgré ses 18 ans de carrière, la faute à une pause de 9 ans avant la réalisation de son troisième opus en 2013, après un début de carrière marqué de deux albums plutôt encourageants.
Cette jachère musicale aura au moins eu le mérite de permettre aux Romains de se stabiliser autour d’un line-up semblant tenir bon depuis quelques années. Max Aguzzi (chant, guitare) et Gae Amodio (basse), les deux membres fondateurs, sont toujours présents et ont été rejoints par Flavio Cicconi (guitare), Andrea Gianangeli (batterie), et Giulio Cattivera (claviers).
Alors que dire de cet "Obscurity" ? Est-ce enfin l’occasion pour les Transalpins de briser la glace et de se démarquer des autres formations du genre ? Malheureusement, le cap semble avoir été une nouvelle fois manqué. Pourtant, tous les ingrédients pour faire du bon power metal semblent avoir été réunis et respectés à la lettre : des musiciens techniques, un aspect symphonique prédominant, un chant haut perché, des solos de guitares et de claviers déchaînés…
Si aucune chanson ne crève véritablement l’écran, ou plutôt l’enceinte, quelques éléments sont toutefois à conserver, à l’image de l’intro instrumentale ‘Darkness Is Coming’ et son côté épique latent, qui laissait augurer quelque chose d’intéressant par la suite. Le titre ‘Under The Vatican’s Ground’ n’est pas en reste avec un refrain accrocheur, porté par une mélodie entêtante bien qu’assez élémentaire. Si l’album est globalement marqué par des titres bruts de décoffrage, puissants et rapides, de son côté la ballade ‘Remember My Name’ viendra apporter la dose de douceur qui manquait en fin de disque. Construite autour d’arpèges astucieux et envoûtants et sublimée par un solo de guitare très à-propos, le titre est à n’en pas douter l’un des temps forts de l’album. Les amateurs de virtuosité ne seront pas déçus avec de nombreux solos endiablés fidèles au genre (‘Children Of The Sun’, ‘Brother VS Brother’), alternant passages où se mêlent dextérité et technicité et moments mélodieux plus lents à deux guitares.
Malgré ces quelques aspects intéressants, d’un point de vue général l’album est entaché d’un manque cruel d’originalité et d’innovation, a fortiori chez un groupe qui s’auto-décrit comme une formation de power metal progressif. Les titres s’articulent autour d’une construction « mono-pattern » basée sur la bonne vieille formule « couplet 1 – refrain – couplet 2 – refrain – solo – refrain » (et un ultime refrain un ton plus haut si vous êtes chanceux !). Musicalement, le rendu est donc assez cliché, à l’image de la pochette (bien que de grande qualité) et du nom des titres reprenant une énième fois l’univers de l’heroic fantaisy massivement utilisé dans le genre depuis plusieurs décennies, laissant un arrière-goût de déjà-vu dérangeant.
Quant au chant, pas sûr que Max Aguzzi soit l’homme de la situation. Si sa voix n’a en soi rien d’incroyable, elle dénote presque sur des chansons comme ‘Remember My Name’ où son interprétation assez agressive ne coïncide pas avec le caractère paisible et tout en retenue du morceau, ou encore sur le titre ‘Fighting The Beast’ où les notes à atteindre lors des refrains semblent un peu hautes pour lui.
En résumé, Dragonhammer propose avec "Obscurity" un contenu correct qui, à trop vouloir respecter les codes et les usages du genre, en oublie d’explorer de nouveaux horizons et de renouveler la musique d’une formation semblant avoir atteint la fin d’un cycle. Après presque 20 ans de carrière, les Italiens ne devraient vraisemblablement pas reprendre le flambeau de leurs confrères emblématiques Rhapsody Of Fire, dont ils s’efforcent pourtant de suivre les pas. A moins de réellement innover lors du prochain opus ? L’avenir nous le dira…
Plus d'information sur
http://www.dragonhammer.com/
LISTE DES PISTES:
01. Darkness Is Coming 02. The Eye Of The Storm 03. Brother vs Brother 04. Under The Vatican's Ground 05. The Game Of Blood 06. The Town Of Evil 07. Children Of The Sun 08. Fighting The Beast 09. Remember My Name 10. Obscurity
FORMATION:
Andrea Gianangeli: Batterie Flavio Cicconi: Guitares Gae Amodio: Basse Giulio Cattivera: Claviers Max Aguzzi: Chant / Guitares
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