Auteur d'un premier album salué par la critique, "The Grey" (2015), le combo parisien Stömb décide de poursuivre sa voie en enregistrant un nouvel EP "Duality".
Stömb pratique un metal progressif proche de Tool mais son essence instrumentale offre plus d´accointances avec Liquid Tension Experiment et surtout avec Intercostal. La formule instrumentale (à l´exception de quelques voix déclamant) est à nouveau privilégiée. "Duality" dévoile sur sa pochette un être hydrocéphale pourvu de deux têtes. Une façon d´illustrer son concept sur la dualité humaine qu´il projette d´explorer.
Et le voyage ne sera pas de tout repos ! 'The Dark Admirer' débute par des boucles lancinantes, hypnotiques avant que l´acier ne vienne les déchirer en lambeaux. Les guitares sont puissantes et les riffs tranchants, ne faisant aucun prisonnier. Nous suivons les rythmiques progressives qui nous conduisent aux confins de notre zone de confort, nos oreilles agissant de la même manière que nos yeux devant un film. 'We The Duality' et 'Red Way' déboulent à la vitesse supérieure, sautant sur les cahots d´un sentier métallique tracé par une batterie tonitruante (à tel point que la guitare est forcée de se jouer des lois de la gravité). Le voyage se termine par une intimiste 'Contemplation Of The Cold', ballade lumineuse au piano, qui évoque la tendresse du regard matinal d´un tueur sur sa victime. On pourra toutefois regretter 'A Voice In My Head' (avec ses cris de chat) et 'The Other Me' où une voix déclame en anglais et en français des poèmes qui illustrent vaguement le concept de dualité évoqué par les titres. Non seulement ces passages alourdissent l'écoute mais ressemble en plus à une tentative de Stömb de rationnaliser maladroitement son propos.
Stömb nous prouve qu´il a tout d´un grand, capable de créer des atmosphères étouffantes, explosives ou intimistes. L´auditeur devra néanmoins s'armer de patience et rejouer l´album plusieurs fois avant de pouvoir se saisir de ses fruits noirs. On regrette toutefois que pour cette plongée dans les abysses de l´esprit humain, ces fameuses voix qui hantent bon nombre de serial killers aient été absentes. Et si les limbes de nos esprits étaient vides ?