Deux
ans après l’excellent "Fear", Royal Hunt, qui avait à cette occasion perdu son
frontman des origines DC Cooper, mais trouvé John West pour le remplacer, propose en 2001 aux foules nostalgiques du brillant "Paradox" né
quatre années plus tôt, un nouveau concept album dénommé "The Mission".
Basé
sur les fameuses "Chroniques Martiennes" du célèbre écrivain américain
Ray Bradbury et doté d’une pochette futuriste haute en couleurs, cet album
de metal progressif développe sur le thème des aventures des premiers colons
terriens sur la planète rouge, treize titres au compteur dont une intro et cinq
intermèdes musicaux.
Concernant
ces six dernières pistes, il convient de préciser qu’elles servent
d’introductions aux titres phares. L’intro n’est constituée que de bruitages
(un décollage), quant aux cinq intermèdes ils comportent parmi eux un titre
chanté, mais très court, et quatre instrumentaux. Deux de ces quatre interludes
sont particulièrement reposants, ce qui contraste avec les "vrais" titres de l’opus qui sont fort souvent musclés.
Le
style développé ici a fait depuis longtemps la réputation des Danois. Des rythmiques rapides, des arrangements néo-classiques, des connotations 80’s,
des chœurs plein d’emphase, des parties instrumentales bondissantes et des
refrains mémorables, tels sont les ingrédients du produit. La patte d’Andersen, maître compositeur et empereur des claviers, est ici omniprésente,
une fois de plus. Tour à tour, sa sensibilité et ses élans épiques marquent au
fer rouge l’ensemble de l’œuvre.
Les
sept titres majeurs sont remarquables, ils dégagent, façon montagnes russes, des
effluves mélancoliques, dramatiques, émouvantes, troublantes et grandiloquentes.
Puissants, énergiques et lyriques 'World Wide War' et 'The Mission', pour ne citer
qu’eux, vous enivreront pour finir par vous renverser, vous laissant à la merci
de 'Judgement Day' et de 'Days Of No Trust' qui vous achèveront, terrassé par un
trop plein d’émotions.
"The
Mission" est un album magnifique, à n’en pas douter un des meilleurs de Royal
Hunt. Laissez vous emporter par ses tourbillons émotionnels, perdez vous dans
ses labyrinthes mélodiques et, quand ses dernières déferlantes vous auront
abandonné sur les sables de la dernière plage, vous n’aurez de cesse de plonger
à nouveau dans cet opus grand comme un océan.