Comme le quintet l’annonce sur son site officiel, le disque aborde de nouvelles problématiques auxquelles l’homme du XXI^ème siècle est confronté : le mensonge des politiques, la tricherie des banques, la violence qui nous entoure et la méfiance des gens qui ne savent plus qui croire ni vers qui se tourner.

"The World Is Flat" est donc le constat malheureux d’un "monde plat", superficiel et manquant de profondeur. Autant d'attributs à l'opposé de ceux qui pourraient caractériser cet album : "The World Is Flat" est un disque très bien écrit, inspiré, diversifié et cohérent, faisant preuve d’une véritable richesse tant sur le plan vocal qu’instrumental, qualités auxquelles les Hollandais nous ont habitués. La collaboration d'instrumentistes supplémentaires à la flûte, au hautbois, au violon et au cor apportent une dimension symphonique à la fois puissante et envoûtante à l'image du final très réussi de 'Six Feet Underground'.

On retiendra également l’excellent ‘The Flow’, véritable merveille de beauté où les voix se marient à la perfection sur un fond musical délicat et planant sublimé par la présence ponctuelle de violon et de clarinette et un solo de guitare final aux envolées lyriques à en faire pleurer des cœurs de pierre.

Si les chansons sont globalement plaisantes et comportent parfois de très beaux passages, à l’instar de la section de violon très inspirée sur ‘Six Feet Underground’ ou des solos de guitare et de synthé simultanés sur ‘Symphony For A Perfect Moment’ et ses 18 minutes pas forcément nécessaires, elles manquent parfois d’un peu de saveur, de ce petit ingrédient qui fait qu’en changeant pas grand-chose, vous parvenez à un disque de très haute volée. Certains choix paraissent également discutables, à l’image du titre final ‘Turn It Off’ qui, bien qu’agréable et reposant, n’est pas véritablement le morceau qu’il fallait pour clore ce disque de la meilleure des façons. Mais toutes ces nuances demeurent assez anecdotiques face à la richesse évidente de cet album.