Six ans après son dernier effort, "Sun in VIII", Band of Rain refait surface avec son nouvel album, "The Dust of Stars". Ce groupe qui en est à sa cinquième production en treize années d’existence s’apparente en fait plus au projet solo du Britannique Chris Gill qui, selon l’occasion, s’entoure d’un nombre plus ou moins important de musiciens. Ainsi son précédent effort le voyait officier seul, ne sollicitant la voix de Ria Parfitt que sur un seul titre.
Il faut croire que la prestation de la chanteuse fût satisfaisante puisque celle-ci rempile sur deux titres (‘Toys’ et ‘The Dust of Stars’) et nous gratifie de quelques vocalises angéliques sur les deux derniers morceaux de l’album. Outre la jeune femme, Chris Gill s’entoure cette fois-ci du multi-instrumentiste allemand Micha Steinbacher et de Gordo Bennett pour un solo de guitare sur ‘Ancient Electric’.
Tout ce joli monde réussit le paradoxe de jouer une musique à la fois surprenante et monotone. Surprenante car il est bien difficile de trouver un qualificatif unique pour décrire le contenu de "The Dust of Stars" qui flirte tour à tour avec le space rock (‘Gurdjieff ‘, ‘Ancient Electric’, ‘Lydian Flight’), le psychédélique (‘Gurdjieff ‘, ‘Toys’), l’ethnique (‘Indian Summer’), le doom (‘Across a Starlit Night’) et le new age (‘Dark Sun’) sans affirmer un style clairement défini. Monotone car, quel que soit le style musical choisi, les mélodies ont tendance à tourner rapidement en rond et à s’étirer inutilement.
Il y a bien quelques constantes, comme le recours fréquent à des samples et bruitages divers qui ratent le plus souvent l’effet recherché, des riffs de guitare lourds associés à la voix féminine enfantine, pour le coup une bonne trouvaille, et une basse pachydermique. Mais le plus souvent l’auditeur flotte au gré de mélodies qui n'ont rien d’accrocheur pour retenir l’attention, décousues et prévisibles. Bref, l’ennui pointe rapidement son nez et s’installe durablement.
L’album réserve quand même quelques bons moments. Les interventions de la voix tantôt enfantine, tantôt céleste de Ria Parfitt en font partie, comme le court solo de sax sur ‘Across a Starlit Night’ ou le space rock léger et aquatique de ‘Lydian Flight’. Mais si quelques passages lorgnent vers le Pink Floyd de "Obscured by Clouds" (‘Gurdjieff’, ‘Across a Starlit Night’) ou une certaine fantaisie gonguesque (‘Toys’), ils ne suffisent pas à sauver un ensemble bien linéaire et mollasson.
La plupart des titres auraient mérité d’être raccourcis de moitié tant les mélodies sont répétitives et sans variation d’intensité, sans surprise. "The Dust of Stars" appartient à cette catégorie d’albums dont on ne retient rien après les avoir écoutés et qui engendre une douce somnolence.