Formé en 2011 à Finnentrop dans la région du Sauerland, le quintet allemand Mirrorplain débarque enfin avec son premier opus en cette année 2017. Deux EP étaient déjà parus en 2011 et 2014, mais il aura fallu 6 ans pour que le groupe offre enfin une œuvre longue durée. Récemment signé chez Fastball Music, le combo semble avoir déjà une belle notoriété outre-Rhin où il a remporté quelques tremplins locaux. Produit par Hilton Theissen (Dark Millenium), "Path Of Salvation" est donc l'occasion pour la formation teutonne de se faire connaître en dehors de ses frontières.
Le plus frappant à la première écoute de cet album, c'est la difficulté de classer Mirrorplain dans un style musical précis. Entre hard mélodique, heavy metal, folk-rock et metal progressif, le mélange des éléments rend l'identité aussi unique que protéiforme. La qualité technique des intervenants est également évidente avec un chant capable de varier en tonalité et en intensité afin de rendre les émotions plus palpables. La production permet aux claviers d'occuper pleinement leur place au côté des guitares qui utilisent régulièrement des riffs en harmonies complémentaires. Enfin, la section rythmique est bien en place et propulse aisément les accélérations de tempo qui ne sont pas rares. En effet, les structures sont souvent alambiquées et rares sont les titres à bénéficier d'une exécution plus directe ('Unsought').
Et c'est là le principal défaut de ce "Path Of Salvation". En voulant trop en mettre dans chaque morceau, Mirrorplain finit par ne laisser aucune accroche à des pièces dont l'écoute est pourtant rarement désagréable. Après plusieurs passages de cet opus entre nos oreilles, il est quasiment impossible d'en retenir quoi que ce soit en dehors d'un potentiel évident noyé dans une ambition mal maîtrisée. Pointant au-delà des 6 minutes, les titres de la première partie essayent de marier des éléments symphoniques à d'autres plus folk-rock ('Fortune'), ou à une approche plus metal progressif ('Mirroplain', 'Salvation'), mais l'auditeur se perd dans un ensemble propre mais sans aspérité. Avec 'Reparation', le groupe tente de proposer une forme de ballade originale mais là aussi, le soufflé retombe rapidement. Seule la mélodie des claviers de 'Angel Without Wings' arrive finalement à légèrement s'incruster dans les neurones sans s'y éterniser pour autant, alors que 'Jerz Off' essaye de se faire plus rock et provocateur dans son chant et ses paroles.
A trop vouloir être original et mélanger les styles, Mirrorplain tape finalement à côté de la plaque en n'emmenant l'auditeur nulle part. Les qualités techniques et le potentiel sont évidents mais l'ensemble est encore en jachère et nécessite qu'un cap soit fixé beaucoup plus clairement sous peine de continuer à ne rien laisser dans les mémoires.