Il n'est pas nécessaire de rechercher sans cesse de la nouveauté pour éblouir les auditeurs et chroniqueurs que nous sommes. Un bon metal puissant et mélodique peut tout à fait satisfaire notre curiosité et nos envies de passer un bon moment. C'est ce que propose modestement mais avec une certaine efficacité le groupe allemand Vanish. Originaires de Stuttgart, berceau mondial de l'automobile, nos amis teutons ont déjà deux albums à leur actif. "The Insanity Abstract" marque l'arrivée d'un nouveau bassiste et l'envie d'un bond en avant en termes de visibilité et de notoriété.
Pour aller directement à l'essentiel, disons que la musique proposée s'inscrit dans un metal assez typé années 90, en matière de production, de sonorités comme de compositions. Les guitares et le chant puissant font, avec une forte orientation mélodique, l'ADN de Vanish. Alors que les rythmiques s'appuient sur des riffs relativement classiques, rien ne permet de qualifier le style de power metal car la célérité n'est pas ce que recherchent les protagonistes. Ils n'essayent pas non plus de rivaliser de lourdeur, ni d'orchestrations démentielles, même si le clavier n'est pas absent. Tout est finalement assez équilibré et agréable à l'écoute.
Le groupe ne tombe pas dans la monotonie même si l'album est très cohérent. Ainsi, 'The Pale King' est assez enlevé et dispose d'une ligne de chant mélodique qui rappelle le Jag Panzer de la grande époque ou des groupes tels que Narnia, mise en valeur par le coffre et une certaine hargne de la part de Bastian Rose qui livre une prestation irréprochable quoiqu'un peu systématique et d'un registre un peu linéaire. Le rythme est ralenti sur certains titres tels que 'Lilith Cries' qui est enveloppé par un piano et des arrangements plus présents lui conférant une ambiance un peu mystérieuse. 'We Become What We Are' fait office de ballade où le piano est prépondérant également. Certains titres sont plus rapides, 'Follow' ou 'Unforgivabel Blackness' mais ne tombent jamais dans la vitesse d'exécution propre au power metal. Toutefois, on peut sentir dans la frappe très volontaire de Ralph Nopper sur ses fûts l'envie d'en découdre. Notons enfin le morceau qui termine l'aventure, 'When The Mind Bursts' qui alterne justement puissance et volupté mélodique, résumant ainsi en 10 minutes la personnalité de ce groupe sympathique.
Vanish fait partie de ces groupes qui jouent une musique qui procure un plaisir assez immédiat et sans trop de fioritures. Sans jamais se réfugier dans la facilité et avec une volonté perpétuelle de proposer des mélodies assez punchy et efficaces, "The Insanity Abstract" remplit son office et fait passer un très bon moment.