Avec « The inconsolable secret » de Glass Hammer, « The end is beautiful » d’Echolyn et « ? » de Neal Morse, on peut dire que l’année 2005 a été celle d’un certain état de grâce du rock progressif américain. On avait pas vu ça depuis l’apparition de Spock’s Beard en 1995, et le nouvel album d’Izz, sorti fin 2005 et arrivé chez nous en ce début d’année 2006, ne fait que renforcer cette impression.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que cet album (comme tous ceux du groupe d’ailleurs) se sera fait attendre, mais le jeu en valait la chandelle puisque Izz vient de nous offrir rien de moins que son meilleur album (j’en vois déjà qui grincent des dents). Je m’explique. « Sliver of the sun », le premier album, était sympathique mais un peu brouillon... « I move » relèvait le niveau mais souffrait d’une production médiocre (et d’une pochette assez quelconque)... Enfin, « Ampersand vol.1 » n’était composé que de chutes de studio et de morceaux « live »... Avec « My river flows », on sent que le groupe a mûri, l’ensemble dégage plus de cohérence tout en gardant une qualité de composition qui était déjà présente dans « I move ».
Pourtant, je n’étais pas (et ne suis toujours pas) convaincu par les introductions « rock » (et musclées) des deux premiers morceaux qui rapprochent le groupe des dernières productions assez basiques de Spock’s Beard. Heureusement, la suite ne continue pas dans cette direction : dés l’apparition du piano et le début du chant sur « Late night salvation », on sait que ce morceau sera une réussite de rock progressif à l’américaine.
En fait, la grande nouveauté par rapport au passé, c’est l’intégration partielle de deux voix féminines en complément du chant des frères Galgano. Cet apport vocal fait parfois penser aux derniers albums de Glass Hammer (écoutez « Deafening silence » pour vous en convaincre). Je n’aurais jamais imaginé qu’Izz suivrait cette pente symphonique mais finalement, cela est plutôt convaincant et participe, de mon point de vue, à la réussite générale de l’album.
Pour le reste, que ce soit dans leurs morceaux courts (« Rose colored lenses », « Anything I can dream », « Abby’s song ») ou dans leurs compositions plus longues, plus « progressives » (« Deception », « Crossfire »), c’est surtout grâce aux harmonies vocales (Echolyn n’est pas loin) et aux mélodies pop rappelant les Beatles que l’on reconnaît le style du groupe et que les fans du début s’y retrouveront.
Pour ma part, « My river flows » est la meilleure surprise « progressive » de ce début d’année 2006. Autant dire que j’attends la suite avec impatience.