Trois ans après son dernier album - un "The Ultimate" aussi recommandable que son prédécesseur "Dream The Dream" - voilà revenir Stan Bush le chanteur/compositeur américain prince de l’AOR depuis une trentaine d’années. Treizième album pour le quinquagénaire, la sortie de "Change The World" ne peut que faire saliver tout amateur de hard mélodique soft.
Onze titres parsèment cet opus. Quatre d’entre eux nous sont déjà connus. 'Warrior' a été composé l’an passé pour le jeu Shadow Warrior 2. D’ambiance Survivor, il sonne plutôt vieillot. 'Never Surrender' est plus ancien, il apparaissait sur le film de 1989 Kickboxer. Forcément, là aussi, tout ça sent la poussière, dans un registre que n’aurait pas renié Rick Springfield. 'Dare' est quant à lui issu du film d’animation Transformers. Datant de 1986 il ne vous fera pas relever la nuit. Son petit frère 'The Touch' doit en être ici à sa 153ème version. Considéré comme le hit ultime de Stan Bush, il apparaissait lui aussi dans le même film. Le morceau n’est pas à jeter au panier mais, usé jusqu’à la trame, il en vient à ne plus avoir aucun intérêt.
Reste donc sept titres à se mettre sous la dent. Et celle-ci sonne à moitié creux. En effet, à l’écoute attentive de l’ensemble, seuls quatre morceaux restent en mémoire. Nous parlons ici du titre éponyme qui ouvre l’album en beauté et qui nous laisse à penser que Stan Bush va nous refaire le coup de ses deux riches albums précédents, de 'The Story Of Love', ballade à la Richard Marx à ranger dans la boite à slows ultimes, de 'The Other Side Of Love' qui mérite le prix de la meilleure composition de l’œuvre, et du très Foreigner 'Break These Chains'. Pour le reste, nous devons subir deux titres 80’s sentant le renfermé ('Born To Win' et 'Live Your Dream') et un slow basique ('The Secret').
Stan Bush nous déçoit donc en cette année 2017 en ne nous proposant que sept nouveaux morceaux et en ne convainquant qu’à moitié sur ceux-ci. L’Américain, en ne parvenant pas à se défaire de ses frusques d’antan et en peinant à retrouver la lumière de ses deux derniers opus, nous laisse sur notre faim. Il est fort dommage qu’il n’ait pas profité de ses trois années de pause pour parfaire son inspiration. Le prochain opus devra donc retrouver le faste des récentes œuvres marquantes, faute de quoi le père Bush pourrait fort bien être rangé au rayon des has been, ce qui serait fort regrettable.