Fruit d'une collaboration familiale entre le fils s'occupant des claviers, de la basse, des percussions et de la composition des 11 titres sur lesquels son père vient poser ses guitares, "Nexus" est hélas tragiquement mis en lumière par le décès brutal de Virgil Howe quelques semaines avant la publication de l'opus sur le label Inside Out.
Entièrement instrumentale, cette galette résonne ainsi comme un hommage posthume au fils cadet de Steve Howe, dont la carrière n'aura pas eu la renommée de son père. Composé de courtes pièces dans un style plutôt éloigné des habituelles intrications yessiennes, "Nexus" emmène l'auditeur dans un univers plutôt calme, parfois à la limite du new-age ('Leaving Aurura'). La trame de chaque morceau est largement inspirée par les claviers, ceux-ci proposant la plupart du temps un thème principal basé sur un gimmick répétitif ('Hidden Planet', 'Night Hawk'), lequel s'enjolive au fur et à mesure de l'avancement de la pièce, avec une utilisation majoritaire du piano complétée par quelques sonorités plus synthétiques en phase avec les titres des morceaux qui évoquent l'espace.
Steve Howe vient y mêler ses guitares tantôt pour en assurer la mélodie ('Moon Rising'), tantôt en accompagnement ('Night Hawk'). Nous retrouvons bien entendu la vaste palette de sonorités du maestro, que ce soit en usant délicatement de la guitare acoustique ou bien en faisant une utilisation subtile des glissandos de steel guitar ('Nick's Star', 'Hidden Planet' par exemple). Et s'il fallait encore une fois avoir la preuve de sa dextérité, un titre comme 'Night Hawk' rassurera sans aucun doute les aficionados de M. Howe, tant ses arabesques électriques en arrière-plan à la main gauche restent impressionnantes.
Au final, "Nexus" s'écoute d'une seule traite, dégageant une sérénité initialement inspirée par le thème spatial, mais qui avec le recul semble tristement en phase avec le deuil du guitariste. Ces onze pièces sans prétention démesurée feront passer un agréable moment à l'auditeur qui prendra la peine de s'y immerger.