La marieuse
Frontiers a encore frappé et cette fois elle tente un mélange
froid/chaud. Elle nous présentait, en ces temps de ripailles festives de fin d'année passée,
son nouveau met dénommé Raintimes dans lequel elle associe des
ingrédients multinationaux nordistes et sudistes, soit un guitariste suédois issu de
Street Talk (Larsson), un chanteur anglais sorti de Van Groove
(Shotton), un guitariste espagnol venant de 91 Suite (Gonzales) et
trois Italiens claviériste, batteur et bassiste ayant fréquenté
Wheels Of Fire et Shining Line (Barbieri, Monti et Gipponi).
Dans cet opus éponyme, la voix de
Michael Shotton est fort proche de celle de Joey Tempest et, les
mélodies aidant, l’impression parfois d’écouter un vieil album
d’Europe nous titille donc forcément les tympans. Cependant,
question mélodies, le clin d’œil général est assurément
adressé à Journey. Autant dire que ces petites perles musicales
sont d’impact immédiat et durable. Les chœurs qui parsèment les
compositions sont d’un angélisme magistral et les guitares qui les
soutiennent, exceptionnelles.
Concernant
ces dernières, il convient d’être plus précis et de
particulièrement noter que les soli
sont innombrables - dans l’esprit de l’album "Dream And Deliver" des Allemands de Dreamtide - et accompagnent les débats sans
attendre classiquement la dernière partie de chaque titre pour
sortir du bois. Et puisqu’on parle de bois, précisons que
certaines rythmiques en envoient ('Don’t Ever Give Up' et 'Together As
Friends'). N’allez pas jusqu’à vous imaginer que Kerry King
n’a qu’à bien se tenir, mais simplement soyez assurés que
Raintimes ne se pavane pas dans les draps de soie d’un AOR
lénifiant.
Bon c’est
vrai, il n’y a pas qu’une seule ballade - il y en a même trois
dont une est à tomber ('Swan') - les paroles sont gentillettes et la
grandiloquence théâtrale est affichée sans retenue, mais
qu’importe, le hard rock FM des italo-hispano-anglo-suédois est envoyé
en format luxe et il accroche vraiment l’auditoire. Les atmosphères
sont férocement ancrées dans les 80’s avec des claviers qui,
contrairement à ce qui est trop souvent constaté dans ces
inspirations revival, ne font pas honneur au fameux orgue Bontempi de
nos enfances (ou de nos ancêtres, c’est selon). Les hits succèdent
aux hits, au point que la totalité de l’opus pourrait fréquenter
les ondes radio sans que les auditeurs se demandent si un gang de
metalleux a pris les studios en otage.
Ainsi, voilà
bien une des meilleures sorties de l’année 2017 dans le genre tant la
maîtrise technique et artistique est ici impressionnante. Elle est
de surcroît galvanisée par une production au diapason qui sait avec
finesse s’adapter aux ambiances de chaque morceau, qu’il soit
énergique ou tourné vers la sensibilité. En conclusion, nous
pouvions remercier en ce mois de décembre désormais derrière nous, Raintimes de nous offrir pour l'occasion un
album scintillant comme un sapin de Noël.