Tiens, un groupe Bulgare ? Ce n'est pas vraiment courant et je ne me souviens pas avoir déjà entendu du métal en provenance du Balkan (la montagne, pas la région).
Totalement inconnu dans nos contrées et après une démo en 99, Pantommind sort donc son premier véritable album international, Shade Of Fate. Déjà échaudé par quelques écoutes, j'ai tendance à rester méfiant au vu de la qualité souvent limite des combos venus de l'Est. Grosse erreur avec Pantommind.
La musique, sans être d'une originalité indiscutable, oscille entre métal et rock progressif permettant finalement de séduire les amateurs de ces deux facettes. Bien sûr, Dream Theater domine parmi les influences et ce dès les premières notes. Mais la suite possède assez de vertus pour vous faire oublier les maîtres (étalon ?). Alors se révèle une étonnante richesse que seule une longue maturation a pu produire. C'est vrai que depuis 99, ils ont eu le temps de le peaufiner leur album.
Mis a part une production un peu faible, les compos de Pantommind sont captivantes et défilent sans aucune lassitude. Quelques petits instrumentaux viennent casser le rythme et on se demande ce qu'ils viennent faire en plein milieu. D'autant plus que sonnant comme des intros, au demeurant excellentes, on attend une suite qui ne vient pas et c'est assez frustrant.
Ceci dit, tout ce qui charme dans le progressif est présent avec en plus un sens du refrain et de la mélodie très maîtrisé. Ecoutez Why et vous comprendrez ce que je veux dire.
Il faut dire que la révélation, parmi les remarquables musiciens du groupe, est sans conteste le chanteur Tony Ivan. Sa magnifique voix, chaleureuse à souhait, me rappelle les meilleurs moments de l'excellentissime et oublié Triumph. Cette rare intensité évoque le feeling d'un certain Damian Wilson. Les ressemblances avec Threshold ne se limitent d'ailleurs pas seulement qu'au chant.
Malgré quelques influences un peu trop flagrantes, Shade Of Fate se révèle comme un excellent outsider aux meilleures productions métal-prog du moment, l'exagération technique en moins. Maniant la vitalité métal et la caresse mélodique avec habileté , Pantommind, sans renouveler le genre, produit un des albums les plus attachants de l'année 2005. Vivement le prochain.