ARTISTE:

PREMIATA FORNERIA MARCONI

(ITALIE)
TITRE:

EMOTIONAL TATTOOS

(2017)
LABEL:

CENTURY MEDIA RECORDS

GENRE:

ROCK PROGRESSIF

TAGS:
Chant grave, Concept-album, Instrumental, Intimiste, Jazzy, Mélancolique, Old School, Planant
"2017 est une bonne cuvée pour PFM qui réalise un album magistral et éclectique."
ADRIANSTORK (30.10.2017)  
4/5
(1) Avis des lecteurs (0) commentaire(s)

Un philosophe américain mais sûrement d'origine italienne avait un jour déclaré devant une assistance médusée : “PFM, c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber.” Après avoir tourné le dos au rock progressif dans les années 80, les Milanais étaient d'abord revenus sur la pointe des pieds dans les années 90 avant de surprendre tout leur petit monde en retrouvant un niveau comparable à celui qui était le leur dans les années 70 ("Dracula" et surtout le tout instrumental "Stati Di Immaginazione"), tout en s'autorisant quelques parenthèses (un album sur la Vierge Marie et des versions de Mozart en rock). Onze ans après son précédent et véritable album studio, une ombre se profile au tableau. Franco Mussida, le guitariste magicien, salue d'un mouchoir blanc ses camarades embarqués vers une nouvelle aventure, "Emotional Tattoos", confiant les clés à Franz Di Ciccio, qui devient ainsi le capitaine de PFM, seul membre à être présent sur tous les albums, épaulé par ses indéboulonnables seconds et son nouveau guitariste, Marco Sfogli (compagnon de route de James LaBrie).

A peine le couvercle ouvert, l'auditeur a la surprise de trouver deux albums jumeaux, un enregistré en anglais comme à la grande époque où le groupe tentait de percer sur les marchés anglais, et un autre en italien. Comme le contenu des deux disques ne diffère aucunement (la voix de Franz Di Ciccio est ensorcelante dans les deux idiomes), nous nous attacherons à la version italienne. Les questionnements écologiques et parfois alarmistes ('A Day We Share') de l'album forment l'ossature du concept de l'album. Les traiter de naïfs serait d'une part vouloir se faire aveugle au dérèglement climatique, d'autre part faire preuve de mauvaise foi, tant les concepts sacrés du rock progressif ont souvent brassé ces sujets. Curieusement, la version italienne s'écarte avec beaucoup de liberté de ce concept ('La Danza Degli' semble plus autobiographique).

Après quelques inquiétudes avant l'embarquement, l'auditeur est rassuré, PFM n'a pas perdu son mordant ni son éclectisme. Pour cette longue croisière d'une heure, il convient de saluer la richesse sonore de ce groupe jamais comme les autres. Tout est en place ! Les claviers vintage s'écoulent comme des golfes clairs ('La Cose Belle'), se faisant jazzy sur 'Big Band' ou suaves (l'introduction de 'Mayday') et ont parfois la pureté du cristal ('Oniro'). Malgré ses ronflements, la basse de Patrick Djivas est toujours aussi éveillée ('Big Band', 'La Lezione') et sa lourdeur participe à l'atmosphère orageuse de 'Il Cielo Ché Sé'. La batterie est alerte et métronomique. Le violon de Lucio Fabbri apportetoujours un peu de délicatesse aux compositions, la voix de Franz Di Ciccio est toujours aussi enjôleuse ('Il Regno', 'Mayday' assez proche de 'Miss Baker'), souvent portée par des synthés aériens ou des violons ('Il Cielo Ché sé'). Franco Mussida sest difficile à oublier, mais son remplaçant s'en sort avec les honneurs ('Oniro', 'Il Cielo Ché Sé', l’acoustique 'Le Cose Belle'), jouant dans un style assez similaire de celui de son prédécesseur, acrobatique et non dénué de délicatesse.

PFM est toujours rock et progressif, même si cette dernière dimension s'est quelque peu diluée. Si "Emotionnal Tattoos" prend comme canevas de longues ballades, jamais artificielles, sa force est de sans cesse leur apporter de la turbulence. Le groupe poursuit sa navigation loin des remous commerciaux, visant l'émotion avant tout ('La Cosa Belle'). On y retrouve des atmosphères intimistes balayées par des secousses énergiques (et vice versa). Plusieurs titres se démarquent. Claviers et guitare finissent par prendre le contrôle de 'Oniro', plus propre à l'introspection contemplative. 'La Danza Degli Specchi' joue de cette antithèse entre calme et éruption volcanique, faisant vivre ensemble acoustique et électrique, le tout épicé de claquements de mains et du violon de Lucio Fabbri (un passage fait même référence à Gentle Giant). 'Quartiere Generale' se montre beaucoup plus agité grâce à une osmose entre tous les membres en particulier les claviers et les violons saupoudrant sur l'ensemble une légère touche celte. Comme pour "Stati Di Imaginazione", PFM renoue avec ses racines instrumentales sur 'Freedom Square'. L'énergie délivrée tout au long de cette jam est tellement communicative que l'auditeur aurait peut-être aimé que le plaisir se prolonge. On peut pourtant regretter la durée un peu longue du présent album, qui aurait mérité d'être raccourci.

Avec "Emotional Tattoos", PFM réalise un album riche et foisonnant où les ballades se taillent la part du lion mais révèlent de grandioses paysages sonores. Certes, on ne retrouve pas le rock progressif des années 70 où au lieu d'avancer en ligne droite, le groupe empruntait les chemins les plus dérobés, mais ce serait se priver d'un agréable voyage que de passer son chemin sur ces tatouages d’émotions.


Plus d'information sur http://www.pfmworld.com/





LISTE DES PISTES:
01. We're Not An Island
02. Morning Freedom
03. The Lesson
04. So Long
05. A Day We Share
06. There's A Fire In Me
07. Central District
08. Freedom Square
09. I'm Just A Sound
10. Hannah
11. It's My Road
12. Il Regno
13. Oniro
14. La Lezione
15. Mayday
16. La Danza Degli Specchi
17. Il Cielo Che C'e
18. Quartiere Generale
19. Freedom Square
20. Dalla Terra Alla Luna
21. Le Cose Belle
22. Big Bang

FORMATION:
Alberto Bravin: Claviers
Alessandro Scaglione: Claviers
Franz Di Cioccio: Chant / Batterie
Lucio Fabbri: Violon
Marco Sfogli: Guitares
Patrick Djivas: Basse
Roberto Gualdi: Batterie
   
(1) AVIS DES LECTEURS    
CORTO1809
30/10/2017
  0 0  
4/5
Comme le résume très bien la conclusion de cette chronique, si "Emotional Tattoos" n’est pas un pur album de rock progressif, c’est un très bel album de rock éclectique et inventif qu’on peut écouter en boucle avec un plaisir toujours renouvelé.
Haut de page
   
(0) COMMENTAIRE(S)    
 
 
Haut de page
LECTEURS:
4.5/5 (2 avis)
STAFF:
4/5 (2 avis)
MA NOTE :
 
DERNIERE ACTUALITE
Sortie de la biographie autorisée de Patrick Djivas chez Camion Blanc
 
AUTRES CHRONIQUES
DOWNCAST COLLISION: Rise Up (2017)
DEATH METAL - Premier album explosif de Downcast Collision, dans un esprit death mélodique très maitrisé.
OPPOSING MOTION: Inertia (2017)
METAL PROGRESSIF - Quand technique rime avec harmonique. Une œuvre de premier plan qui offre une grande richesse mélodique et une complexité technique déclenchant l'enthousiasme.
 
ECOUTE EN STREAMING
 
 
AUTRE(S) CHRONIQUES CONCERNANT PREMIATA FORNERIA MARCONI
PREMIATA-FORNERIA-MARCONI_I-Dreamed-Of-Electric-Sheep
I Dreamed Of Electric Sheep (2021)
4/5
4/5
INSIDEOUT MUSIC / ROCK PROGRESSIF
PREMIATA-FORNERIA-MARCONI_Miss-Baker
Miss Baker (1987)
3/5
-/5
AUTRE LABEL / ROCK
PREMIATA-FORNERIA-MARCONI_Pfm-Pfm
Pfm? Pfm! (1984)
3/5
-/5
RCA / ROCK
PREMIATA-FORNERIA-MARCONI_Come-ti-va-in-riva-alla-citta
Come Ti Va In Riva Alla Città (1981)
3/5
-/5
AUTRE LABEL / ROCK
PFM_Suonare-Suonare
Suonare Suonare (1980)
3/5
-/5
BMG / ROCK PROGRESSIF
 
F.A.Q. / Vous avez trouvé un bug / Conditions d'utilisation
Music Waves (Media) - Media sur le Rock (progressif, alternatif,...), Hard Rock (AOR, mélodique,...) & le Metal (heavy, progressif, mélodique, extrême,...)
Chroniques, actualités, interviews, conseils, promotion, calendrier des sorties
© Music Waves | 2003 - 2024