Nothing But Thieves est déjà un petit phénomène outre-Manche depuis la sortie de son premier album et sa première partie de Muse. Les premières semaines de vente de ce "Broken Machine" semblent confirmer le succès de ce quintet britannique qui sait jongler avec les attentes du public du rock alternatif et de la pop.
L'album s'ouvre sur un des morceaux les plus rock dont est capable le quintet. 'I Was Just A Kid' déferle avec un riff typique de rock alternatif, une basse envahissante et un pont et un refrain au chant haut perché, très efficaces. La guitare s'efface sur les couplets, ce qui apporte une alternance intéressante entre des phases de rock assez drues et d'autres plus atmosphériques, empreintes d'une certaine émotion, surtout véhiculée par la voix à la fois limpide et à la fébrilité contenue de Connor Mason. Le reste de l'album sonne globalement plus pop que cette entrée en matière, même si des assauts de grosses guitares saturées essaiment à plusieurs reprises. Le refrain de 'Amsterdam' assène cette puissance et ce chant toujours en tension de la plus belle des manières. 'Get Better' est ancré dans les seventies avec son riff de départ très zeppelinien.
Mais outre ces moments explosifs, Nothing But Thieves est surtout le chantre d'une pop rock plutôt douce, aux ambiances confortables agrémentées de rythmes très marqués par la batterie et une basse omniprésente, véritable point d'ancrage. Si des titres comme les deux premiers cités, ou encore 'Sorry', illustrent magistralement le talent des Britanniques et ce sens subtil de l'équilibre musical, d'autres ne sont malheureusement pas aussi réussis. En effet 'Broken Machine' n'est pas désagréable avec ce côté funky mais est certainement trop répétitif et sans accroche véritable. 'Live Like Animals' développe un aspect techno original mais pas totalement convaincant. Quelques expérimentations laissent penser que les compositeurs sont assez libres et curieux mais perdent malheureusement un peu l'auditeur en morne plaine. 'I'm Not Made By Design' et sa deuxième partie entraînante ou 'Particles', qui rappellera Muse pour notre plus grand bonheur, renouent avec une identité plus cohérente et séduisante.
Un album globalement agréable à écouter avec quelques pépites qui peuvent tout emporter sur leur passage. Malgré quelques errements, Nothing But Thieves passe avec succès l'épreuve du deuxième album.