Sous le pseudonyme Migaso se cache Antonio Martino, Français d'origine italienne, qui sort en cette année son troisième album "Mekanika" après "Luminescenza" sorti en 2013, orienté pop rock avec une belle variété de titres, qui succédait à un premier album de jeunesse extrêmement classique. Insaisissable et souhaitant se renouveler à chaque sortie, vers quel cap l'artiste va-t-il mener sa barque ?
Les racines d'Antonio font totalement partie de son univers. Elles revêtent un parfum latin et chaud. En effet, Migaso a fait le choix totalement assumé de chanter dans la langue de ses origines sur une musique qui prend un tournant beaucoup plus rock que les précédents. "Mekanika" transpire le rock par tous les pores et offre peu de respirations pour l'auditeur. Homme de son temps et de son époque, conscient du monde qui l'entoure, l'album s'ouvre sur un titre vindicatif et d'actualité, 'Assassino', qui va donner le ton de l'orientation générale choisie par le chanteur : une musique directe, dont la sonorité parait live, qu'épouse la voix d'Antonio de façon sauvage, indomptable et charmeuse. Sur ce titre, après une ouverture puissante, les couplets se font essentiellement rythmiques et le refrain plus orchestré avec la guitare qui était en sommeil.
L'écoute permet de se rendre compte que le jeune homme a été formé à l'école Hendrix ou Stevie Ray Vaughan tant il torture sa guitare par les soli courts et efficaces ('Meta', 'Forse No'). Ce son qui paraît être en prise directe, Migaso tente de l'agrémenter de quelques touches de modernité avec des pointes electro pas toujours opportunes puisqu'elles n'apportent au final pas une grande plus-value ('Mekanica', 'Occhi Da Pantera'). De même, il va piocher chez Muse le penchant pour des compositions déstructurées mais de façon hélas maladroite ('Bella ciao').
Or Migaso n'a pas son pareil pour trouver des mélodies rock taillées au cordeau simples et sans apparat stérile avec 'Ricercata' (dans lequel il se permet une incursion en langue anglaise) ou 'Letargia', fausse ballade un peu mutine dans lequel l'auditeur retrouve ce son plus authentique et sans fard.
"Mekanica" a les saveurs d'un ristretto à la fois puissant et contrasté. Puissant car il est rock, authentique, la musique a du corps mais contrasté en raison de ses notes electro pas toujours judicieuses voire lorgnant inutilement vers le mauvais côté de Muse. Migaso est promis à un bel avenir pourvu qu'il continue dans la simplicité.