ARTISTE:

KEITH EMERSON

(ROYAUME UNI)
TITRE:

EMERSON PLAYS EMERSON

(2017)
LABEL:

GLASS ONYON

GENRE:

ROCK

TAGS:
Bluesy, Instrumental, Jazzy, Technique
"Un disque instrumental entre jazz, boogie-woogie et musique de relaxation qui privilégie la technique à la sensibilité."
CORTO1809 (28.11.2017)  
3/5
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Le 10 mars 2016, Keith Emerson se donne la mort par arme à feu. Son décès intervient deux mois après celui de David Bowie et précède celui de Greg Lake, son compagnon dans l’épopée ELP, de neuf mois, laissant un goût de cendres à tous ceux qui avaient eu l’immense chance de vivre l’épanouissement de ces musiciens hors normes au début des années soixante-dix.

Pour répondre à la demande du public, selon les dires d'Aaron Emerson, fils du musicien, la famille et les agents de Keith Emerson ont décidé de sortir une version remasterisée de l’album "Emerson Plays Emerson" paru initialement en 2002 et épuisé depuis lors. Le disque reprend une collection de titres exclusivement interprétés au piano, à quelques rares exceptions près, enregistrés à diverses époques et pour diverses occasions (studio, concert, émission TV, films et même "bootleg officiel").

Malgré ces conditions de captation diverses, la restitution est excellente, gommant toute différence de volume et de clarté entre les différentes prises. Seul le dernier titre, un medley enregistré alors que Keith Emerson n’avait que 14 ans, a le son étouffé d’un enregistrement amateur. Les vingt-deux titres présents sur l’album ont des durées courtes, plus de la moitié ne passant pas la barre des trois minutes.

C’est dire que ceux qui s’attendaient à retrouver l’esprit ELP dans ce disque seront déçus. Car malgré tout ce que vous pourriez lire par ailleurs (ce disque vieux de 15 ans a déjà eu l’honneur de nombre de chroniques), aimer The Nice ou ELP ne vous aidera pas à apprécier cet album. Certes il s’agit bien du même pianiste mais les envolées progressives et les revisites de titres du répertoire classique ne font pas partie du programme.

A la place, des titres à l’ambiance piano-bar, lounge, easy listening flirtant avec la musique de relaxation (‘Vagrant’, ‘Solitudinous’, ‘A Blade Of Grass’ figurant sur l’édition japonaise de "Black Moon", ‘The Dreamer’, BO du film Best Revenge, ‘Ballad For A Common Man’, ‘Soulscapes’), des ragtimes, des boogie-woogies et autres rocks fleurant bon les années 50-60 (‘A Cajun Alley’, ‘Roll'n Jelly’, ‘B&W Blues’, ‘Hammer It Out’, ‘Barrelhouse Shakedown’ et ‘Honky Tonk Train Blues’, figurant tous les deux sur "Works Volume II" et en duo avec le pianiste de jazz Oscar Peterson pour le second), quelques courtes pièces ressemblant à autant d’improvisations (‘Prelude To Candice’, BO du film Murderock, ‘Outgoing Tide’, ‘Interlude’, ‘For Kevin’, ‘Nilu's Dream’) et deux adaptations, l’une d’un morceau classique d’ Alberto Ginastera, l’enlevé ‘Creole Dance’, l’autre d’un répertoire plus jazz, le très célèbre ‘Summertime’ de Gershwin dans une reprise peu convaincante.

Bien évidemment, il serait difficile de trouver à redire à la technique de Keith Emerson qui multiplie les numéros de voltige, les descentes et montées vertigineuses et martyrise ses claviers de son martèlement d’accords caractéristique. Mais en semblant vouloir privilégier la virtuosité à la sensibilité, le pianiste laisse en chemin tous les auditeurs qui cherchent dans la musique l’expression de sentiments profonds plus qu’une simple prouesse technique.

En dehors des inconditionnels de Keith Emerson qui aimeront contre vents et marées tout ce que fera leur idole, "Emerson Plays Emerson" semble avant tout destiné à ceux qui aiment le piano plus pour sa sonorité que pour la mélodie qui y est jouée, aux fans de boogie-woogies et aux fondus de démonstration technique.


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LISTE DES PISTES:
01. Vagrant (02:32)
02. Creole Dance (03:04)
03. Solitudinous (02:18)
04. Broken Bough (04:00)
05. A Cajun Alley (04:11)
06. Prelude To Candice (From Murderock) (01:47)
07. A Blade Of Grass (02:07)
08. Outgoing Tide (01:44)
09. Summertime (03:42)
10. Interlude (01:36)
11. Roll'n Jelly (01:14)
12. B&W Blues (05:22)
13. For Kevin (01:55)
14. The Dreamer (From Best Revenge) (02:42)
15. Hammer It Out (02:37)
16. Ballad For A Common Man (03:19)
17. Barrelhouse Shakedown (03:45)
18. Nilu's Dream (02:07)
19. Soulscapes (02:34)
20. Close To Home (03:40)
21. Honky Tonk Train Blues (03:58)
22. Medley: Nicola/Silver Shoes/I'll See You In My Dreams (02:08)

FORMATION:
Keith Emerson: Claviers
Frank Scully: Invité / Batterie (12)
Jerry Watts: Invité / Basse (9)
Mike Barsimanto: Invité / Batterie (9)
Oscar Peterson: Invité / Piano (21)
Rob Statham: Invité / Contrebasse (12)
   
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