Basé en Slovénie et découvert par beaucoup en chauffe-salle lors des concerts assurés cette année par Blues Pills et Kadavar, Stray Train a débuté en 2015 sous la forme d'un cover band, piochant dans le répertoire de quelques grands noms du hard rock des seventies (entre autres).
Il en reste aujourd'hui quelque chose, comme en témoigne "Blues From Hell", sa seconde rondelle. Avec une pincée d'AC/DC ('Electrified'), une louche de blues façon Gary Moore ('Love Is Just A Breath Away') et surtout une bonne dose du Led Zep le plus épais ('Heading For The Sun'), le tout recouvert d'une couche de stoner à la Queens Of The Stone Age ('Mad Machine'), les racines du combo font plus qu'affleurer à la surface. Si certains le regretteront, estimant que la jeune pousse doit s'affranchir de ses références dans l'espoir d'accéder à l'étage du dessus, il est pourtant permis de trouver plaisant ce deuxième essai qu'il faut prendre pour ce qu'il est, une galette de hard rock à l'ancienne aussi efficace que sympathique.
Alors certes, les Slovènes n'ont pas encore digéré leurs influences mais ils parviennent néanmoins à les couler à l'intérieur de compositions bien troussées et remuantes, qui savent aussi bien faire parler la poudre que l'émotion. Que demander de plus ? Un supplément de personnalité sinon d'âme ? Certainement. Reste qu'en l'état, "Blues From Hell" honore son cahier des charges et c'est le principal. Et il faut être sourd pour ne pas déceler dans ce menu revitalisant un potentiel qui ne demande qu'à être défloré.
Sans prétention mais le (bon) rock chevillé au corps, le groupe enfile avec une énergie tranquille de percutantes saillies auxquelles il semble bien difficile de résister, irriguées par des guitares qui suintent par toutes les notes un feeling à la fois chaleureux et humide ('Emona'). Tour à tour bourrus ou nerveux, ces douze titres ne souffrent d'aucune véritable faiblesse, si ce n'est peut-être l'acoustique 'Miracle' qui démontre que ses géniteurs se révèlent davantage à leur aise, les amplis poussés à fond et les santiags solidement arrimées au sol. Le plombé 'Give It Away', le zeppelinien 'No Easy', saupoudré de quelques chœurs ou le bluesy 'House Of Cards' servent d'écrin rampant à de belles décharges électriques.
Avec un peu plus de personnalité, gageons que Stray Train devrait, la prochaine fois, largement transformer ce deuxième essai.