Annette
Olzon : chanteuse lyrique suédoise ayant commencé sa carrière
au sein d'Alyson
Avenue (1999-2005)
avant d'être recrutée chez Nightwish (2007-2012)
où elle a participé à deux albums avant de se faire virer, auteur
d'un album solo à tendance pop (‘Shine’,
2014).
Jani
Liimatainen : guitariste finlandais chez Sonata Arctica
(1995-2007), Altaria (2003-2015), Cain's Offering (2009-2015),
Stratovarius (2011-2015) et Timo Kotipelto (2012).
Frontiers :
label marieur de talents.
Si
vous mélangez les trois éléments vous en obtiendrez un seul :
The Dark Element. Le combo sort son premier album éponyme en cette
année 2017.
Voici
donc réapparaître la voix qui a remplacé Tarja au sein de
Nightwish. Nouveau groupe, nouvelle tendance ? Telle est la question
qui taraude les aficionados de la belle, ceux qui ne lui ont pas jeté
des pierres lorsqu'elle a eu l’outrecuidance de prendre la place de
l’icône susnommée. La réponse à cette interrogation est laissée
au Finlandais à la six cordes - également maître des claviers ici
- puisqu'il est en charge des compositions. Ne maintenons pas le
suspense plus longtemps : les intentions sont métalliques et
symphoniques - rien d'étonnant somme toute - mais font bon ménage,
et là c'est une surprise, avec des tendances assumées à flirter
avec l'AOR voire la pop.
Liimatainen
parvient en effet ici à libérer le metal symphonique du chant
lyrique qui lui est fréquemment associé lorsque une dame est
chargée de l'interpréter et nous a concocté des accroches
mélodiques radio friendly on ne peut plus saisissantes. Olzon
abandonne donc ici, semble-t-il avec plaisir, les clichés vocaux
auxquels elle était soumise chez Nightwish et elle y gagne en
puissance. Interrogée sur le style musical dispensé par The Dark
Element, elle trouve les mots justes en évoquant the noise beneath
the snow. "Le bruit sous la neige", voilà parfaitement résumé ce
qu'on ressent à l'écoute de cet opus. La délicatesse cachée
sous la puissance. Des mélodies hautement catchy derrière des murs
de sons.
Ainsi,
la nuque endolorie par les headbangings provoqués et les cordes
vocales ruinées par les mélopées reprises en chœur, on finit
épuisé aux confins de cette bourrasque musicale. 'The Dark Element',
le titre éponyme, annonce d'entrée la couleur, du muscle et de la
mélodie et il n'est qu'une ébauche du titre qui lui succède, 'My
Sweet Mistery' où Ramstein s'accouple avec Delain. Ébouriffant et
tonitruant. Et puis s’enchaînent sans discontinuité les autres
tubes.
Si tentés qu'il soit besoin d'en citer quelques-uns, nous ne pourrions omettre
d'évoquer 'Last Good Day' et son thème galvanisant aux claviers, 'Here's To You' croisement incongru entre les tendances pop d'un Mike
Oldfield et le metal symphonique de Within Temptation, l’envoûtante ballade 'Someone You
Used To Know', 'Dead To Me' digne du meilleur
Delain, l'excellent 'Halo' qui porte au pinacle la pop
métallique... n'en jetez plus, encombrée est la cour.
Alors
certes, cet album sera vraisemblablement pointé du doigt par les
mêmes qui ont conspué l'"Hydra" de Within Temptation qui, lui aussi,
a osé pourfendre de pop son metal symphonique. Mais qu’importe,
les plus ouverts d'esprit ne pourront qu'apprécier ce petit bijou
fait de metal - suffisamment puissant pour plaire aux die hard de
l'air guitar - et d'(A)OR rutilant pour aguicher le commun des
mortels.