S’il y a un groupe français qui revendique l’influence d’Alice, c’est bien Seeds Of Mary. Leur album précédent "Choose Your Lie", paru en 2015,  devait tout au quatuor de Seattle. Même un peu trop, car l’énergie et l’incarnation indispensables au grunge pâtissaient de l’application avec laquelle les Bordelais tentaient de s’approprier les codes du genre. Et il est à porter au crédit de Seeds Of Mary d’avoir retenu la leçon pour leur deuxième album "The Blackbird And The Dying Sun".

Certes les ingrédients de base sont toujours là : des sons de guitares crunch bien râpeux au fort sustain, des lignes de basse bien rondes, une batterie très organique, un chant modulé et écorché et bien sûr des titres typiques du rock alternatif des 90’s, à la fois mélodiques et sombres (‘I Am Not Afraid, ‘Lord Of The Flies’, ‘Vice & Virtue’), souvent agrémentés d’une touche heavy rock bien catchy (‘Here Comes The Night’, ‘What Have We done’).

Cependant "The Blackbird And The Dying Sun" démontre aussi une évolution assez nette de la musique de Seeds Of Mary. La plus notable et la plus intéressante est le virage metal industriel opéré par le groupe sur certains morceaux (‘The Dying Sun’, ‘Oceanic Feeling’) dont les ambiances oppressantes et mélancoliques lorgnent clairement du côté de Marilyn Manson. De même l’utilisation d’un surprenant violoncelle apporte une touche d’originalité bienvenue aux titres les plus lents de l’album (‘The Blackbird’, ‘Back To The Woods’) et en renforce clairement l’intérêt.