Après une petite trentaine d’années de séparation, le groupe britannique Multi Story renaît de ses cendres sous l’impulsion de ses deux principaux fondateurs, le chanteur Paul Ford et le claviériste Rob Wilsher. Pour passer l’écrit de leur examen de passage, le quintet commet un "Crimson Stone" dont le moins que l’on puisse dire est qu’il n’a pas emballé la rédaction de Music Waves.
Place maintenant à l’oral avec la parution un an plus tard d’un double "Live at Acapela" qui reprend pour grande partie les titres du dernier album mais aussi quelques-uns des deux premiers.
Pour illustrer le sentiment qu’a inspiré l’écoute de ce pavé de 93 minutes, nous nous permettrons de citer Coluche : "Voyez : pire, c’est déjà grave ? ben : encore pire…"
Car sans avoir besoin de revenir sur le total manque d’imagination des compositions, cryogénisées dans le style 80’s, il importe de mettre l’accent sur le côté scénique / technique de la prestation des Gallois. Et là, force est de reconnaître que Multi Story creuse encore davantage dans la médiocrité. Sur des lignes vocales indigentes, Paul Ford surjoue tellement l’expressivité qu’il chante souvent très faux et relance un dynamisme par ailleurs très absent à coup de "ouah !" et de "yeah !" pour le moins très artificiels. La section rythmique multiplie les à-peu-près, peu servie par une prise de son qui étouffe complètement les basses. Pour faire vivre une musique déjà creuse dès la conception, il faudrait un talent que manifestement ces musiciens ne possèdent pas. L’auditeur, effaré, cherche pendant plus d’une heure et demi une bribe de ce qui pourrait ressembler à une accroche mélodique ou un passage correctement mené, en vain (c’est la raison pour laquelle aucun titre n’est cité dans cette chronique…).
Résultat de l’examen, l’élève Multi Story est recalé à l’oral avec mention. Nous ne l’encourageons pas à poursuivre dans cette voie…