Après la séparation des Aphrodite’s Child en 1971, Vangelis O. Papathanassiou, qui n’a pas encore totalement écourté son nom, fait paraître ce qui peut être considéré comme son premier album solo.
"Earth", très inspiré de la musique grecque, hésite sur la direction à prendre. 'Come On' qui ouvre le bal possède un schéma rock extrêmement basique (tout comme les paroles !), et tout de suite après, 'We Were All Uprooted', le morceau le plus intéressant de l’album, se replie sur un ton plus folk, avec un luth bien utilisé dans un style atmosphérique pas mal réussi. Les synthétiseurs font leur apparition, parfois dans un style qui préfigure les productions ultérieures comme "Albedo 0.39" ('The City'), et Vangelis se frotte discrètement au symphonisme ('A Song'), tout en montrant son goût pour les percussions ('Watch Out') et en gardant parfois un pied dans le psychédélisme ambiant ('Let it Happen')
La veine mélodique n’est pas encore bien affirmée ici : certains morceaux ('The City', ''Ritual'…) sont plutôt monotones, d’autres sentent plus la jam ('Sunny earth') ou se réfugient dans la simple illustration musicale ('Watch Out'). Par rapport aux productions ultérieures, l’album montre une hétérogénéité instrumentale et conceptuelle assez marquée. Ce manque d’affirmation donne un disque qui part dans tous les sens sans réellement trouver un style. Vangelis se cherche et ne livre pas encore la mesure de son talent.