Et une B.O. de film de plus pour Vangelis ! Cette fois-ci, elle concerne un film de François Reichenbach qui conte l’histoire introspective d’un vieil homme portant son jeune fils Ignacio, blessé, sur ses épaules et marchant dans le désert à la recherche d'un village. Avec cette phrase qui revient comme un leitmotiv : "Entends-tu les chiens aboyer ?", signe qu’ils approcheraient enfin d’une zone habitée.
Le disque se partage en deux longues parties (20 et 17 minutes), très dissemblables. La première pourra rallier les amateurs de mélodies sensibles à "L’Apocalypse des Animaux" : le premier thème retrouve les mêmes ambiances lentes et mélancoliques. La musique traduit assez bien le thème de l’errance avec un but paraissant impossible à atteindre, avec ses moments de contemplation et d’introspection, mais il est difficile d’isoler un thème porteur évident. Malgré tout un charme certain opère, avec de jolis ornements au piano, et sur la fin un développement plus ample avec un côté plus symphonique. Première moitié assez plaisante donc.
Il est difficile d'en dire autant de la deuxième, très marquée par un long passage atonal très hermétique auquel la majorité des auditeurs sera totalement réfractaire. Le mouvement planant qui suit vise une tonalité atmosphérique éthérée avec ses accords prolongés de claviers, tandis que le dernier chapitre sonne plus grec (un rappel de "Earth") mais tourne vite en rond.
"Ignacio" (le second titre de cet opus) ne présente au final qu’un intérêt anecdotique dans la discographie de Vangelis, coincé entre une période illustrative et la période claviers modernes qui va s’ouvrir avec le disque suivant, "Albedo 0.39".