En 1976, avec la parution d’ "Albedo 0.39", Vangelis va connaître son premier grand succès. Surfant sur la vague des synthétiseurs-rois, il va accoler sa musique à l’épopée spatiale : cet album peut être considéré comme un concept évoluant autour de la physique cosmique (l’albedo est une valeur qui se réfère à la capacité d’un objet à refléter la lumière, et celui de la terre est de 0,39).
Avec son ton résolument électrosynthétique et son thème repris un peu à toutes les sauces, 'Pulsar' annonce clairement le chemin : l’orientation musicale a changé, elle se montre encore plus agressive que dans "Heaven & Hell" (doucement quand même, Vangelis n’a jamais versé dans le rock !). Le ton est beaucoup plus moderne, les arrangements paraissent mieux adaptés et l’habillage est plus fouillé. Cette orientation sera poursuivie tout au long de cet opus qui présente peu de temps morts ('Mare Tranquillitatis' et 'Albedo 0.39' qui, encombrés de leurs récitatifs, ne brillent pas par leur qualité musicale) et pas mal de réussites qui apparaissent comme le prolongement naturel des travaux précédents, auxquels les sonorités plus recherchées et plus modernes apportent une résonance et un équilibre logiques qui collent bien au concept général.
Si 'Main Sequence' peut s’apparenter à une variation de type jazz avec pas mal de percussions électroniques, Vangelis reste le plus souvent confortablement cantonné dans des musiques aux thèmes assez simples, souvent enrichis de percussions ('Firefall' et son petit thème oriental, un esprit que nous retrouverons dans "China"), et recourant à des arrangements arrivant en couches successives, comme dans 'Alpha', étalon de ce que Vangelis développera par la suite, une manière assez simple mais qui va plaire et le propulser dans les hits planétaires.
"Albedo" a donné au musicien grec les clés du succès. Il va progressivement enfoncer le clou avec les parutions à venir…