Avec "La Fête Sauvage", Vangelis signe sa deuxième B.O. pour un film de Frédéric Rossif. C’est le plus world music des albums du claviériste grec, et s’il illustre des scènes animales provenant d’Amérique du Sud, d’Asie et d’Afrique, c’est bien les sonorités africaines qui dominent le propos.
Les percussions sont légion, formant l’essentiel du discours de la première face du vinyle original, laquelle ne comporte que 2 minutes et demie de réel thème mélodique avec une belle construction et un réel dynamisme qui était bien absent de "L’Apocalypse". Le reste de la première face, avec ses percussions et ses chants tribaux, son intervention assez maigre à la flûte, est essentiellement illustrative et ne présente guère d’intérêt purement musical.
La seconde partie développe une sorte de symphonie sauvage avec un beau thème à la mélodie triste, assez richement arrangé et développé. Ce n’est pas très rock, mais les reprises de thème et les variations en font un morceau d’une bonne vingtaine de minutes, intéressant et très agréable. Les sons de claviers utilisés sont bien souples, tranquilles, loin de l’acidité spatiale qui est développée dans "Albedo".
Le couple Rossif - Vangelis ronronne doucement, réutilisant les capacités illustratives du musicien grec qui, de l’ "Apocalypse" à "Sauvage et Beau" ne variera guère sa manière. Un opus mineur légèrement anesthésiant, à écouter pour sa seconde partie.