Groupe parisien qui œuvre depuis 2006 dans un univers particulier fait de metal gothique, de chimères et de violons, Onirik Illusion a commis un premier EP en 2008 et propose son premier album intitulé "The 13th Hour". La musique est présentée comme un voyage onirique (comme son nom l'indique) entre ombre et lumière dans les tréfonds de l'âme humaine et ses tourments. Un univers artistique qui se concrétise en 13 titres et que nous allons nous employer à décrire.
Les éléments les plus prégnants et les plus caractéristiques sont l'omniprésence du clavier, les riffs de guitare assez puissants et posés et la voix plutôt éthérée de Virginie Lebault, régulièrement en voix de tête. On trouve aussi de nombreuses interventions du violon de Laetitia Paganini (un pseudonyme ou un homonyme rudement opportun ?), annoncée partante pour poursuivre ses études. Cet instrument, fondamentalement mélancolique et mélodique, apporte incontestablement une plus-value.
L'ambiance générale est très douce et emplie de spleen, s'agrémentant de rythmiques forgées dans un metal assez lourd et rugueux. Des interventions très mystérieuses de voix parlées et de growls se font également entendre ici ou là, les voix très présentes donnant une personnalité particulière au gré des harmonies et des contrepoints. La tonalité est assez variée mais les mélodies restent plutôt vaporeuses et trainantes à quelques exceptions près. Le résultat est assez captivant car il ressort de ces morceaux une atmosphère particulière qui navigue entre Within Temptation et Tristania.
Malgré quelques accélérations notables comme sur 'Psychotic Vampire' tout en growls et en double grosse caisse, des envolées plus lyriques ('No Comment' ou 'Triskaidekaphobia') ou metal mélodique classique ('London 1887'), l’auditeur s'enfonce dans une certaine torpeur. Celle-ci peut s'avérer agréable si on adhère au climat installé par les premiers titres mais elle peut être également un peu lassante malgré les efforts des protagonistes. En effet, on sent l'envie d'explorer plusieurs styles au travers des guitares plus ou moins tranchantes ou enlevées mais l'enveloppe générale, plutôt pesante, et une certaine linéarité vocale maintiennent cette impression de lassitude.
Les Parisiens ont de grandes ambitions artistiques et se donnent les moyens d'arriver à leur fin. Il faudra suivre leur carrière qui débute d'une façon assez intéressante malgré des longueurs et des recettes un peu trop surexploitées. Il faut qu'Onirik Illusion garde le cap et sa personnalité mais mûrisse un peu.