“C’est dans les vieilles marmites qu’on fait la meilleure cuisine”. Fort de ce principe, Chris Squire, mythique bassiste du mythique groupe Yes a retrouvé son vieux copain Steve Nardelli pour ressusciter The Syn, une formation existant déjà en 1965. Ils sont d’ailleurs les seuls rescapés du line-up original.
Ça commence très “Yes”, avec un court morceau d’ouverture tout en harmonies vocales superposées, enchaînant avec 'Some Time, Some Way', agréablement pop, bien fait mais pas très original, puis avec 'Reach Outro', synthétique assez planant mais un peu daté.
Suit le plat de résistance, selon Chris Squire, 'Cathedral of Love', qu’il présente modestement “comme une des 20 meilleurs chansons de tous les temps”. Rien pourtant de révolutionnaire dans ce titre, qu’on a l’impression d’avoir déjà entendu quelquefois, chez Yes, plusieurs années avant.
'City of Dreams' et 'Golden Age', plus rock, vont confirmer cette impression de déjà-vu, le deuxième titre étant très typé fin des 70 (hommage aux Who, avec une batterie très Keith Moon !). La voix de Nardelli montre ici ses limites : s’il reste toujours juste et bien placé, il donne souvent l'impression de sortir de la sieste et manque cruellement de ce beat qui insufflerait du peps à l’ensemble.
Session de rattrapage avec 'The Promise', plus prog que le reste de l’ensemble. Comme souvent, le groupe, en bon élève, place les meilleurs morceaux au début et en fin d’album pour impressionner l’auditeur ...
Reste que cet album parait quand même un peu juste pour passionner l’amateur de prog du début du XXIè siècle. Chris Squire a beau très bien faire ce qu’il sait faire, la cuisine parait ici un peu fade.