La BO du film "Chariots of Fire" de Hugh Hudson est pour Vangelis une consécration mondiale. Multiprimé (un Award pour la musique, n°1 des charts US, Oscar de la meilleur musique en 1982), avec son titre d’ouverture joué en ouverture des JO de Londres en 2012 (ne manquez pas la vidéo ci-dessous), il a un retentissement planétaire et a consacré l’usage des synthétiseurs dans la musique de film.
Vangelis ne considère pas cet album comme son meilleur ("Il est très rare qu’un compositeur considère son album le plus connu comme son meilleur album ; je ne fais pas exception à cette règle"). Il n’empêche que ce "Chariots" fait preuve d’une belle maturité, puisqu’il associe un savoir-faire certain (avec pour preuve l’efficacité de 'Titles') avec une qualité de composition plus exigeante : le morceau éponyme, du haut de ses 20 minutes, est une jolie démonstration de morceau néo-classique, joignant les motifs de 'Titles' et d' 'Eric’s Theme' en un bel ensemble à tendance symphonique, qui oscille entre ampleur et intimisme avec un certain bonheur.
Comme à l’accoutumée avec Vangelis, les arrangements amples, pseudo symphoniques version électro, sont très efficaces et arrivent à magnifier des mélodies qui restent simples ('Five Circles'). Même si les sonorités employées ont un petit air de déjà-entendu ('Abraham’s Theme' avec son Fender Rhodes rappelle immanquablement "l’Apocalypse des Animaux"), même si certains passages n’évitent pas le pompeux ('Eric’s Theme'), même si '100 Meters' se rapproche du côté hermétique de "Beaubourg", même si l’adaptation de l’hymne 'Jerusalem' est bien paresseuse (la version d’ELP, c’est quand même autre chose !), l’ensemble ne manque pas d’allure et se laisse écouter très volontiers.