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"Al Jourgensen relance Ministry et pousse un formidable coup de gueule à l'encontre d'une société moderne qui s'étiole dangereusement."
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4/5
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Après avoir reculé l’échéance, Ministry semblait avoir mis un point final à sa carrière avec "From Beer To Eternity". Al Jourgensen avait perdu son camarade Mike Scaccia et lui avait rendu hommage avec un nouveau projet en 2016, Surgical Meth Machine. Sans ce partenaire indispensable, il semblait ne plus y avoir d’avenir pour Ministry. Mais les Etats-Unis en ont décidé autrement en mettant à leur tête contre toute attente Donald Trump, ébranlant un système qui semblait immuable.
En réaction, Jourgensen a senti le besoin de relancer la machine, réunissant un nouveau collectif avec Sin Quirin à la guitare, Cesar Soto et des invités comme Burton C.Bell ou DJ Swamp, pour nous donner "AmeriKKKant", un disque au nom et à la pochette coups de poing qui se donne pour but non pas de dénoncer l’action de Donald Trump mais bien de se pencher sur la faillite d’un système qui a permis l’avènement du populisme et son arrivée au pouvoir.
Un peu à l’image de notre modèle de société qui s’étiole, le disque commence avec un improbable morceau. ‘I Know Words’, issu d’un extrait de discours de Trump se muant en un délire schizophrénique constitué de couches de sons distordus. Le ton est donné et la première partie de l’album est un magma de folie pure. Durant chacun plus de 8 minutes, ‘Twilight Zone’ et ‘Victims Of A Clown’ sont des photographies dérangeantes de la société US. Indus, bruitistes, teintés d’orchestrations et de boucles, ces titres sont comme des jams avec des chœurs étranges, des couches de voix robotiques et même une touche de violon pour parachever leur côté glacial.
Après ce début intense et dérangeant, le disque redescend doucement sur terre mais reste très vindicatif. Ministry retrouve un format plus traditionnel et tape dur. ‘We’re Tired Of It’ est un brûlot de thrash indus qui ne fait pas de quartier, évoquant Sepultura ou Slayer. ‘Wargasm’ et ‘Antifa’ sont les pièces centrales de l’album. Ce ton industriel réjouissant qui voit Jourgensen crier sa rage avec conviction fait penser à Killing Joke. Les guitares se font une belle place et tout cela fait remuer la tête de belle manière. Enfin ‘AmeriKKKa’ achève le disque sur une note mélancolique et désabusée avec un fond de saxophone et un côté lancinant bien porté par les guitares.
"AmeriKKKant" est une piqure de rappel nécessaire de la part de Ministry mais aussi un constat cruel. Jourgensen est un observateur avisé d’un monde partant en lambeaux et que rien ne semble pouvoir sauver à court ou moyen terme. En matière d’indus féroce, il reste de plus un maître que le temps de semble pas affaiblir.
Plus d'information sur
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LISTE DES PISTES:
01. I Know Words 02. Twilight Zone 03. Victims Of A Clown 04. Tv 5/4 Chan 05. We're Tired Of It 06. Wargasm 07. Antifa 08. Game Over 09. Amerikkka
FORMATION:
Al Jourgensen: Chant / Guitares Cesar Soto: Guitares Derek Abrams: Batterie John Bechdel: Claviers Sin Quirin: Guitares Tony Campos : Basse
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