STATUS QUO: Never Too Late (HARD ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

C'est seulement 5 mois après "Just Supposin' " que débarque le nouvel album de Status Quo. Pourquoi un délai si bref entre deux opus ? Tout simplement parce que les titres composant le nouveau venu, intitulé "Never Too Late", sont tous issus des mêmes sessions d'enregistrement. Pas d'inspiration débordante donc, mais plutôt ce qui ressemble à une tentative de faire fructifier le succès justifié de "Just Supposin' ". Les restes seront-ils à la hauteur du plat de résistance ?

Oui et non, serions-nous tentés de répondre. Oui, car "Never Too Late" contient quelques titres gouleyants. Parmi ceux-ci, nous citerons 'Take Me Away', composition de Rick Parfitt d'une puissance rare chez le Quo. Tempo lourd, refrain catchy et soli s'étirant sur la longueur plus que d'habitude : ce titre surprend autant qu'il régale. Il est rejoint par 'Don't Stop Me Now', écrit par Alan Lancaster, dans un registre puissant et hard rock avec des guitares tranchantes. Enrichi de claviers bien utilisés, il écrase tout sur son passage. A noter également une autre composition du bassiste moustachu avec un 'Mountain Lady' accrocheur et ambitieux s'étalant sur plus de cinq minutes. Dommage qu'il soit doté d'un final trop abrupt. Il est également surprenant de constater que Francis Rossi se charge du chant sur les compositions de ses camarades de jeu.

A côté de ces titres, justifiant le "non" de notre réponse normande, le reste de l'album se partage entre différents types de morceaux. Il y a d'abord les classiques, certes efficaces mais n'apportant rien de neuf dans la discographie des Londoniens ('Never Too Late', 'Long Ago', 'Enough Is Enough'). Il y a ensuite deux covers avec le 'Something 'Bout You Baby I Like' de Richie Supa, déjà repris par Tom Jones, et qui justifie le choix d'en faire le premier single de l'album avec une énergie communicative et un refrain toujours aussi imparable. De son côté, le 'Carol' de Chuck Berry n'apporte rien de particulier en dehors de guitares plus brutes qu'à l'accoutumée, et souffre d'un chant d'une grande platitude. Enfin, il y a 'Falling In Falling Out' d'un grand classicisme, handicapé par des claviers trop envahissants, en particulier sur un final tournant en rond. Quant à 'Riverside', alors que son approche explosive et son changement de tempo sur sa deuxième partie aurait pu en faire un titre remarquable, il souffre d'échantillonnages malvenus au niveau de la batterie et d'un final qui ne semble pas savoir comment trouver la sortie.

Au final, sans être un album foncièrement mauvais, "Never Too Late" marque clairement un coup d'arrêt dans la série des albums incontournables de Status Quo. D'autre part, il se révélera comme le dernier avec John Coghlan qui abandonnera sa place derrière la batterie quelques mois plus tard. De l'avis même de Francis Rossi, il marque également un tournant dans la carrière de la légende britannique qui aura tendance à s'égarer un peu par la suite. Mais nous y reviendrons dans de prochains épisodes.

STATUS QUO

NEVER TOO LATE

VERTIGO

HARD ROCK