Mais au-delà de ce parti-pris pour un style assez extrême, ce qui impressionne lors de l’écoute de ce disque, c’est le sentiment de diversité qu’il dégage. Cela est sensible dès l’introduction doucereuse et envoûtante, qui n‘est pas sans rappeler The Prodigy, à laquelle succède un mur de guitares tranchantes, aux sonorités modernes. Le décor est planté, U-Bilam aime les oppositions, la dualité, et cette caractéristique se ressent tout au long de ce "Evolutions Of Mind", un EP en forme de montagnes russes.

Cela se reflète également dans un chant qui donne, lui aussi, dans la schizophrénie. Tantôt growl, tantôt clair, tantôt nasal. Cette diversité de personnalités s’exprime à plein sur 'Expression', un titre dans lequel on sent parfois planer l’ombre de Mike Patton (Faith No More) sur les cordes vocales de Stephen, mais également dans les passages quasi planants qui émaillent 'Depression', ou encore dans les guitares élastiques et rebondissantes qui enrichissent 'Anger'.

A n'en pas douter, ce choix trouve ses racines dans la thématique abordée par U-Bilam : 'Depression, 'Anger', mais également 'Denied', 'Acceptance', les titres de cet EP renvoient au modèle développé par Elisabeth Kübler-Ross pour décrire les étapes d’acceptation du deuil : le déni, la colère, la négociation, la dépression puis l’acceptation. Seule l’étape 3, appelée ici 'Expression,' est habituellement assimilée à la négociation. Ce sujet original est ici parfaitement illustré musicalement et donne tout son sens aux variations d’ambiances et de styles qui font une grande partie du charme de ce disque.