RESCUE RANGERS: Join Hate (HARDCORE,Grunge) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Les Bouches-du-Rhône seraient-elles un vivier pour la musique qualifiée médiatiquement d'extrême : stoner, hardcore, grunge voire un mélange de tout cela. Rescue Rangers est un trio formé en 2007 dont le dernier effort intitulé "Manitoba" remontait à 2012. Il comprend en son sein les frères Martinez également membre de Mindlag Project (metal extrême) dont le rayonnement a largement dépassé nos frontières hexagonales. Il aura fallu une rencontre avec le leader du groupe Helmet, Page Hamilton à la production, afin que nos secouristes marseillais sortent de leur silence et remettent en question leur ADN plutôt stoner dans ce nouvel album "Join Hate".

L'influence du producteur se fait immédiatement sentir. Exit les compositions à tiroir de plus de cinq minutes qui composaient le précédent album, ici tout rime avec efficacité en trois minutes chrono. Le disque sera direct ou ne sera pas. C'est un pavé dans la mare que jette Rescue Rangers dans ce qui formait leur identité avec cette fois l'apport des influences post-hardcore dans le chant hurlé que côtoient les vocalises claires ('Join Hate', 'Moped Synch', 'Malcontent').

Là où le groupe gagne en intensité, c'est en variant le jeu, proposant des titres rentre-dedans, plus directs et relativement plus accessibles comme peut l'être 'Choke', titre grunge à la Nirvana, style qui se retrouve aussi dans 'Treading Water'. Ainsi, ce que le groupe perd en cohérence, il le gagne en densité et en alternance, rendant l'écoute plutôt agréable. Le disque est structurellement très court et peut s'avérer parfois frustrant en manquant de quelques développements supplémentaires qui auraient été bienvenus, notamment sur les superbes titres rock US 'Vibe Hôtel' et 'Broken Faces' beaucoup trop courts avec leur relents à la Foo Fighters.

Bénéficiant d'une production impeccable, brute, garage, sonnant presque live, l'album est parfaitement maîtrisé par les musiciens, notamment Pascal Mascheroni assurant à la fois un chant technique et des riffs assassins de guitare avec peu de soli ou très courts mais efficaces. La rythmique s'engouffre dans ce sillon en étant au diapason, puissante et sèche.

Un peu trop court mais visant l'aspect direct, "Join Hate" est un exercice de style dont le groupe se sort haut la main. Puissante et rageuse, cette nouvelle production est conseillée aux amateurs de ce style complètement débridé et sans étiquette hormis celle du plaisir.

RESCUE RANGERS

JOIN HATE

AUTOPRODUCTION

HARDCORE