Ce fort nouveau combo britannique est né à l’aube de l’année passée. Il doit son existence à Rob Wylde, le frontman de Tigertailz, groupe de glam metal issu de la perfide Albion qui, rapidement rejoint par le batteur Pete Newdeck (Blood Red Saints, Eden’s Curse), a convaincu AOR Heaven de les signer suite à la production de trois titres-test. Les nouveaux venus se nomment Midnite City et ils font dans le hard mélodique à tendance glam.
Du glam certes, mais du glam de Grande-Bretagne. D’ailleurs Def Leppard n’est pas loin lorsqu’on parcourt l’opus. Mais la ressemblance qui saute avec une plus immédiate évidence aux oreilles est celle qui pourrait nous permettre de les assimiler aux Ecossais de Heavy Pettin’ qui, dans les 80’s, avaient sorti quatre albums dans la mouvance précitée. Ces derniers n’avaient pas, à l’époque, eu la chance de tomber, comme la bande de Sheffield, sur un producteur de la trempe de Robert John "Mutt" Lange, et avaient soudainement coulé corps et biens. Midnite City a peut-être eu en tête cet écueil et, même si la production a été assurée par Pete Newdeck, a confié le mastering de son œuvre à Harry Hess, le chef de file d’Harem Scarem, l’excellent combo canadien de hard rock mélodique.
La voix un tantinet nasillarde de Rob Wylde nous renvoie vers cet ancien combo de Glasgow et ce retour vers le passé est renforcé par la présence marquée et très 80’s des chœurs et des synthés qui y sont associés. Les onze titres présentés ici sont courts, c’est l’apanage du style, et l’album l’est tout autant au vu des tendances actuelles. Cette caractéristique nous rapproche du format des opus des années 80, tout comme les mélodies qui demeurent appuyées, joyeuses et simples. Voilà qui malheureusement nous mène vers là où le bât blesse. L’uniformité du propos pèse, tel un âne mort, sur le sentiment qui nous étreint au final et l’ensemble, qui aurait pu faire son petit effet à la belle époque, laisse un goût suranné, répétitif et sans guère de reliefs dans la bouche.
Néanmoins, l’écoute du produit reste agréable, ce pour quelques petits tours de pistes, grâce notamment à la ballade 'Everything You Meant To Me' construite en pensant vraisemblablement au 'Love Bites' des Léopards Sourds, et aux plus remuants 'Ghost Of My Old Friends', 'Summer Of Our Lives', 'Last Beat Of My Heart' et 'Nothing’s Like Losing You'. Tous ces titres figurant dans la première partie de l’album, il pourrait être avancé que le disque s’étiole au fil du temps.
Voilà donc un opus qui plaide pour un retour aux sources. L’idée est sympathique pour les apôtres de la nostalgie, synesthésie oblige. Cependant, même si ressortir les spandex et les perruques peroxydées peut mettre du baume au cœur passé un certain âge, il n’en demeure pas moins que ce dernier permet de développer une certaine dose d’objectivité. Et celle-ci pourrait fort bien emmener un grand nombre d’entre nous à ne pas user cette production jusqu’à sa trame à force d’écoutes admiratives.