Nouvelle année et nouvel album pour la formation de metal française basée en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Ask For Redemption. Après avoir réalisé un premier opus intéressant, "Remanence", en 2015, que faut-il attendre de son héritier direct ?
Comme lors des 10 pistes de l’album précédent, Ask For Redemption navigue assurément dans les eaux du heavy metal, du metalcore et du metal mélodique. Musicalement, les pistes regorgent donc de riffs destructeurs et accrocheurs, à l’image de ceux de ‘Lifebound’ ou encore de ‘Ablaze’. Les ambiances savent aussi parfois se faire plus calmes comme sur l’arpège introductif très réussi du titre éponyme ou lors du passage sombre à la Pantera sur ‘Immanence’. Dans un autre registre, ‘The Last Redeemer’, qui est probablement le titre le plus riche et varié, clôt l’opus de la meilleure des façons avec son synthé virevoltant et ses sonorités flirtant avec les frontières du metal progressif.
Malgré cela, la critique que l’on pourra faire est que "Spiritual Throne" manque quelque peu de diversité et dégage parfois un parfum aux effluves de déjà-vu. Les titres sont incisifs, propres et bien rodés, mais cette quête de perfection est peut-être justement la cause d’un léger manque d’originalité. Globalement, les ambiances sont assez ressemblantes d’un morceau à l’autre, et la présence d’un titre calme et court qui aurait permis d’amener une respiration entre deux moitiés très heavy n’aurait pas été de trop, comme le magnifique intermède ‘Bargain’ avait parfaitement su le faire sur le premier album.
Au niveau des influences, la parenté avec Avenged Sevenfold est indéniable, voire omniprésente par moments, avec un son très proche de celui que les Californiens développaient au cours de leur ère metalcore des débuts. La ressemblance est d’autant plus frappante au niveau vocal où l’on croirait carrément entendre M. Shadows chanter.
A cet égard, il faut reconnaître les nets progrès que le chanteur a effectués au niveau de l’enrichissement de sa palette vocale. Les lignes de chant semblent en effet plus en avant, plus affirmées et plus maîtrisées que sur le premier album. Le dosage growl/chant éraillé est quant à lui optimal et apporte son lot de puissance aux moments opportuns. Quelques imperfections restent toutefois à gommer à l’avenir (certains passages de ‘Spiritual Throne’ ou au début de ‘Inscription’).
Avec ce deuxième album, Ask For Redemption progresse indéniablement au point d'atteindre prochainement son propre trône. En s’affranchissant de ses racines sevenfoldiennes semblant quelque peu l’emprisonner et en suivant le chemin tracé par le dernier titre de l’album, le quatuor avignonnais pourrait bien trouver le style qui est le sien.