Metaprism est un groupe britannique qui propose un power metal mélodique dont la caractéristique est affaire de contrastes vocaux. Ainsi, la dualité féminin/masculin côtoie l'alternance chant clair/growls. C'est Ollie Roberts qui a fondé le combo et s'est adjoint la paire de vocalistes Theresa Smiths et Joe Darper pour sortir "The Human Encryption" en 2015. Après des tournées européennes couronnées de succès, les Anglais sortent cette année "Catalyst to Awakening".
Du fait de son duo vocal, il est impossible de ne pas penser à Amaranthe à l'écoute de cet album. Pour autant, Metaprism n'est pas une pâle copie des Suédois et essaye de se frayer son propre chemin. Pour ce faire, les références au death sont moins prégnantes, le caractère pop des refrains comme les effets electro sont absents. Ainsi, la trajectoire empruntée sur cet album est bien plus fidèle au metal pur et dur, qu'on qualifiera de moderne compte-tenu des riffs et des sonorités. La musique est axée sur la puissance, le côté punchy étant la marque de fabrique de Metaprism. Les guitares assurent des solos tout à fait honorables voire très enlevés ainsi que des riffs accrocheurs. Les rythmiques sont assénées de façon très convaincante avec une force et une volonté à toute épreuve. La frappe du batteur est incisive, à la fois lourde et sautillante.
Les voix sont quant à elles bien entremêlées et passent du clair aux growls sans sourciller. La facilité et la complémentarité qui ressortent de ce duo sont assez enthousiasmantes. Les refrains restent très volontaires sans jamais tomber dans la mièvrerie et l'évidence, à l'exception de la power ballade 'Aftermath'. On retrouve ainsi une musicalité foncièrement musclée et massive portée par un chant et des rythmes très actuels. Le défaut qui apparaît au fil des écoutes est ce sentiment d'indistinction entre les morceaux. Car même si le tout reste agréable, et que le quintet veut visiblement en mettre plein la vue, la production et les choix mélodiques ne permettent pas de faire ressortir des morceaux ou des passages en particulier. Or pour qu'un album soit réussi, il lui faut des reliefs, des moments de grâce ou d'explosion qui sortent du lot. Ici, alors que rien ne semble manquer, l'accroche est finalement assez difficile.
Alors que tout est en place, un duo vocal bien ficelé et une musique puissante et correctement interprétée, ainsi qu'une production sans défaut, la mayonnaise a du mal à prendre à cause d'une trop grande linéarité. Metaprism fait bien ce qu'il a à faire mais peine à totalement convaincre.