Inhabituel, ce disque l'est tout autant. Dès les premières secondes, on atterrit dans les années 70 avec ces chœurs à la Gentle Giant qui ouvrent le titre ‘Life Is Good’. S’ensuivront d’excellentes sections de saxophone, de flûte, de slap bass, d’orgue Hammond, toutes débordantes de vitalité et d’originalité pour un titre complètement fou regorgeant d’ambiances groovy et funky.

Au cours de l’album, les parties instrumentales seront à l’honneur avec pas moins de trois titres purement instrumentaux. Le sautillant ‘Artifact’ emboîte le pas du titre éponyme et le prolonge grâce à de nombreux solos tous grandement inspirés et où la technique se met au service de la beauté et de la cohérence des parties développées. Dans le même registre, le débridé et fantasque ‘Hail To The Winner – Tarantella’ contaminera l’auditeur par son enthousiasme communicatif, tandis que  ‘Gotika’, à l’inverse, instaure une ambiance épique aux accents médiévaux avec ses chœurs et son clavecin.

"Life Is Good" contient également quelques titres plus accessibles à tendance à FM. ‘(I Got) Money In My Pocket’ en est l’étendard avec son refrain addictif et ses couplets bien trouvés, mais dénote un peu si on le compare à l’originalité et à la créativité abondante des autres titres. Dans le registre accrocheur, la ballade ‘Hail To The Winner’ est son opposé. Nous sommes loin des envolées de flûte et des constructions chiadées des autres titres, mais ‘Hail To The Winner’ parviendra à toucher la corde sensible de l’auditeur en un rien de temps de par sa beauté. Une simple guitare sèche, un clavier, une batterie, une ligne de basse et quelques voix parfaitement accordées suffiront pour vous emporter dans des contrées lointaines.

Que peut-on donc bien reprocher à ce premier opus ? Une durée un peu courte pour commencer, puisqu’après seulement 40 minutes, la présence de quelques titres supplémentaires n’aurait pas été de refus. Les morceaux instrumentaux sont peut-être également un peu trop présents, même s’ils sont souvent à l’origine des temps forts marquants de l’album. Une seule véritable déception est à noter en la présence du remix du titre introductif en fin d’album qui n’apporte aucune plus-value et qui manque l’occasion de clore un très bon album comme il est coutume de le faire.