Après deux LP publiés sous son seul nom ("Serendipity" en 2005 et "Testament" en 2010), Finn Arild (voix, guitares, basse, claviers) a choisi de poursuivre l’aventure sous le nom de Sonic Sight en s’associant avec Reidar Viik (batterie, claviers). "Anthropology" évoque les aventures d’un Américain obligé de se réfugier en Inde suite à l’éclatement d’une bulle économique.
Le style est résolument attaché à celui des groupes du début de l’ère progressive, Yes et Genesis en tête : avec une production plutôt plate (nous sommes loin de la profondeur de la tendance metal prog actuelle), des synthétiseurs rétro et une batterie sans aucun artifice, la nostalgie est clairement au menu d’ "Anthropology". Le timbre de Finn évoque celui du chanteur de Simon Says (Daniel Fäldt), renforçant cette prégnante impression de retour dans les 80’s. Si l’idée n’est guère originale (les progueux ont un tenace attachement à cette période), si la manière ne propose guère de fulgurances propres à surprendre l’auditeur ('Doldrums', conventionnel, 'Method', vocalement gentillet), il y a heureusement quelques bonnes idées et pas mal de variations d’ambiance qui permettent de maintenir l’intérêt : 'Assassin' et ses contrastes planant/chant sépulcral, 'War' et son ambiance qui ramène au "Script…" de Marillion, l’entame légèrement jazzy d' 'Escape' sont autant de moments assez stimulants.
L’impression est assez mitigée à la sortie de l’écoute : d’un côté la variété des ambiances satisfera l’amateur du prog des origines, de l’autre le sentiment de déjà-entendu s’insinuera et provoquera une certaine lassitude. Ceux qui regrettent la disparition ou la relative mise en sommeil de groupes comme Strangefish ou Simon Says devraient par contre trouver leur compte dans cette réalisation qui maintient soigneusement l’esprit progressif originel.