Un groupe polonais, publié par un label (Progressive Promotion) oeuvrant dans le rock progressif ? Et voilà les papilles de l’amateur de néo-progressif de qualité qui se mettent en éveil tant ce pays nous a livré de nombreuses gemmes dans le genre. Eh bien non ! Starsabout, groupe fondé en 2012, vient faire mentir l’histoire puisque le style développé tout du long des 46 minutes de "Longing for Home", deuxième album du quatuor, est vendu par ses auteurs plutôt comme du post-rock. A voir.
En effet, plus que le style précité, c’est plutôt à une plongée dans la fin des années 80 que nos quatre Polonais nous convient, au fil de huit compositions certes de longueur respectable mais qui rappellent plutôt la vague pop anglo-saxonne de l’époque que les envolées symphoniques des Collage et autres Quidam.
Et s’il fallait trouver des références génériques pour trouver quelques analogies avec la musique de "Longing for Home", les noms de House of Love ou de The Church arrivent en tête de gondole. Des titres comme ‘Hourglass’ ou ‘I Will Never’ nous renvoient immédiatement vers cette pop portée par des guitares tantôt aériennes tantôt grinçantes, et le chant peu soigné de Piotr Trypus semble tout droit sorti des brumes de la Tamise. Et quitte à continuer dans cette veine, la plage titre ou encore ‘Cry Me no Tears’ envoient des regards plus qu’appuyés vers Simple Minds, avec des sonorités de guitare soignées, très sensuelles, placées au premier plan. Alors bien entendu, chacun trouvera un angle d’écoute particulier et pourra réfuter ces différentes références, et même considérer que les chorus de ‘Stay’ balancent du lourd et sont finalement très… post-rock, mais l’ensemble reste cependant complètement tourné vers cette pop anglo-saxonne plutôt agréable à écouter, sans prise de tête mais sans émotion particulière non plus.
Album sans fioriture et sans grand éclat, "Longing for Home" est à prendre comme tel : un bon moment musical glissant tranquillement entre les oreilles, mais qui ne laissera pas de souvenir impérissable. Sa signature sur un label allemand abritant des formations un peu plus ambitieuses restera malgré tout une belle interrogation.