Récemment signés sur le label Progressive Promotion Records à l’occasion de la sortie de leur deuxième album, les Polonais de Starsabout nous proposent à cette occasion la réédition de leur première production, parue en 2016, intitulée "Halflights".
Lors de la chronique de "Longing for Home", nous soulignons le fait que même si le groupe se revendiquait d'obédience post-rock, ce trait de caractère apparaissait finalement assez peu sur cette galette. C'est tout le contraire pour ce qui nous concerne ici, puisque cette étiquette cadre parfaitement avec les atmosphères dessinées tout du long des huit titres et 48 minutes qui composent "Halflights".
Après une entame quelque peu lancinante une nouvelle fois dans la lignée d'un Simple Minds ('Halflight') dont les chorus de guitares semblent tout droit sortis de l'album "Street Fighting Years", le reste de l'album va nous emmener dans des ambiances étranges, majoritairement calmes mais contenant une certaine tension sous-jacente qui finit par exploser de temps à autre ('Every Single Minute' par exemple). De longues plages instrumentales planantes entraînent l'auditeur sur le flanc de guitares quasi-acoustiques, capables toutefois de se muer en instruments aux sonorités saturées.
Flirtant parfois avec le dénuement comme dans la superbe ballade 'Black Rain Love', Starsabout envoie également du bois, jouant avec nos nerfs par le biais de stridences noisy à la limite de l'irritant ('Every Single Minute', 'Bluebird'), tout en conservant suffisamment de musicalité pour inciter l'auditeur à persévérer. Et si l'on regrettera quelque peu une fin en queue de poisson avec un fade-out de près d'une minute, c'est avec plaisir que le retour au départ entamera une nouvelle écoute d'un album qui, dans un style assumé, nous entraîne vers un ailleurs musical propice à la détente et à la rêverie.
Posant les bases d'un style finalement peu couru (ou du moins pas parvenu jusqu'à nos oreilles) dans leur contrée d'origine, les Polonais de Starsabout nous emmènent dans un univers particulier mixant calme et rage contenue, que le quatuor ne reproduira malheureusement qu'en petite partie dans leur deuxième production. Raison de plus pour savourer celui-ci.